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Un "tsunami" a frappé les marchés mondiaux en début de semaine. Désormais, l’on craint partout que la plus grande économie du monde – l’économie américaine – se dirige vers la récession.

En début de semaine, les investisseurs ont constaté des baisses record sur les marchés mondiaux après des mois de hausse spectaculaire des prix des actions aux États-Unis, au Japon et dans de nombreux pays et marchés du monde entier – faisant suite à des déclarations et des données récentes indiquant de meilleurs taux d’inflation, un optimisme accru quant à une baisse future des taux d’intérêt et aux avantages de la technologie de l’information et de l’intelligence artificielle. À l’heure actuelle, les marchés attendent la prochaine décision de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait se voir contrainte de réduire fortement les coûts d’emprunt en septembre ou même de commencer à baisser les taux d’intérêt avant cette date, en vue de stimuler la demande. Ces changements sont survenus en raison du ralentissement marqué des salaires en juillet dernier et de la forte hausse du taux de chômage, ce qui rend une baisse des taux d’intérêt en septembre inévitable et augmente les spéculations selon lesquelles la Réserve fédérale commencera un cycle d’assouplissement avec une réduction de 50 points de base, soit une diminution de 0,5% des taux d’intérêt ou plus.

Que signifie l’entrée d’une économie en récession?

La récession est un ralentissement considérable et prolongé de l’activité économique. La règle générale indique que deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB signalent l’entrée de l’économie en récession. Certains experts examinent également les salaires non agricoles, la production industrielle et les ventes au détail, entre autres indicateurs. Selon les données fournies par le Fonds monétaire international, la période de 1960 à 2007 a connu 122 récessions affectant 21 économies développées.

Une récession aux États-Unis?

Les économistes de la banque Goldman Sachs ont relevé la probabilité d’une récession aux États-Unis l’année prochaine à 25% au lieu de 15%. Cependant, ceux-ci ont mis en avant plusieurs raisons de ne pas s’inquiéter, malgré la hausse du chômage. Dans un rapport supervisé par Jan Hatzius, les économistes de la banque ont écrit: "Nous voyons toujours des risques limités de récession. L’économie semble toujours en bonne santé de manière générale, sans déséquilibres financiers majeurs. La Fed a encore beaucoup de marge pour baisser les taux et peut le faire rapidement si nécessaire." Ils prévoient une réduction des taux de 25 points de base lors des réunions de septembre, novembre et décembre, tandis que JP Morgan et Citigroup prévoient actuellement une baisse de 0,5% lors de la réunion de septembre. Les prévisions des économistes de Goldman Sachs sont basées sur une reprise de la croissance de l’emploi en août. Ils pensent que le Comité fédéral du marché ouvert (FOMC) jugera qu’une réduction du taux de 25 points de base est suffisante pour répondre à tout risque de baisse.

Que se passe-t-il lors d’une récession?

Dans un contexte de récession économique, la production économique, l’emploi et les dépenses des consommateurs diminuent. Dans ce cas, la banque centrale réduit les taux d’intérêt pour soutenir l’économie. Parallèlement, le déficit budgétaire de l’État se creuse avec la baisse des recettes fiscales, tandis que les dépenses pour l’assurance chômage et les autres programmes sociaux augmentent. Pendant la Grande Dépression, la production économique américaine a chuté de 33%, les actions ont baissé de 80% et le taux de chômage a atteint 25%. Pendant la récession de 1937-1938, le PIB réel américain a diminué de 10% tandis que le chômage a grimpé à 20%.

Pourquoi les marchés financiers mondiaux s’y intéressent-ils?

Les marchés financiers mondiaux ont connu une forte baisse lundi, en raison des craintes d’une récession aux États-Unis et de l’incertitude concernant la politique monétaire que la Réserve fédérale américaine adoptera durant la prochaine période, ainsi que des inquiétudes à l’égard de l’expansion du conflit au Moyen-Orient et de l’instabilité politique dans de nombreux pays européens. Souvent, une récession aux États-Unis entraîne une réaction négative des marchés boursiers mondiaux en raison de l’interconnexion des économies. Les investisseurs peuvent s’éloigner des actifs les plus risqués, entraînant des fluctuations et une baisse du marché. Les États-Unis étant un partenaire commercial clé pour de nombreux pays, une récession pourrait réduire la demande américaine pour les importations, affectant les économies qui dépendent fortement de l’exportation vers les États-Unis. En effet, les actions mondiales subissent des pertes: l’on craint que la Réserve fédérale ne tarde à apporter un soutien politique à l’économie américaine. En effet, la Réserve fédérale a tardé à réduire les taux d’intérêt et certaines actions relatives à la technologie et à l’intelligence artificielle ont peut-être augmenté au-delà de ce que peuvent justifier leurs bénéfices potentiels, ce qui pourrait signifier que le marché boursier américain est entré dans une phase de correction.