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L’aéroport de Kleiate-René Moawad n’a pas pour vocation de rivaliser avec l’aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri. Son utilisation viserait plutôt à répondre à des besoins urgents en matière de sécurité, de logistique, et de développement économique.

La réhabilitation de l’aéroport de Kleiate-René Moawad dépend de la signature du ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, qui doit valider le projet actuellement en attente dans son bureau. Le coût estimé du projet est d’environ 45 millions de dollars, un financement qui serait assuré grâce au système BOT (Build-Operate-Transfer).

Depuis l’assassinat du président René Moawad en 1989 et jusqu’à aujourd’hui, il est question de l’exploitation de l’aéroport de Kleiate-René Moawad, dans le Akkar, au Liban Nord. Cet aéroport, qui est connu officiellement sous le nom de "base aérienne René Moawad", se trouve à 26 kilomètres de la ville de Tripoli et à 7 kilomètres des frontières libano-syriennes. Il a été bombardé en 2006 par les israéliens et réhabilité par la suite, mais son exploitation à des fins civils nécessite encore des travaux.

Mis à part l’aspect politique du dossier, qui consiste à soustraire un établissement public vital pour le pays à l’hégémonie du Hezbollah, son exploitation ne devrait pas constituer une solution de rechange à l’aéroport international de Beyrouth (AIB). Il ne serait pas destiné à le concurrencer.

Même un petit pays comme le Liban peut tirer parti de la présence de plusieurs aéroports pour des raisons stratégiques, économiques et logistiques. L’île de Chypre, d’une superficie d’environ 9.251 kilomètres carrés, un peu plus petit que le Liban, est dotée de six aéroports, dont deux pour l’aviation civile, à Larnaca et Paphos.

Sécurité Nationale

Compte tenu des circonstances actuelles au Liban, il est légitime de réfléchir en termes de répartition des risques et de sécurité nationale, y compris la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en produits pétroliers. En cas d’attaques ou de catastrophes naturelles, la décentralisation des aéroports permettrait aux autres installations de rester opérationnelles si l’une d’elles est compromise. En d’autres termes, une telle décentralisation renforcerait la résilience nationale.

Facilitation du commerce

Quant à sa viabilité économique, l’aéroport de Kleiate devrait nécessairement être associé à un projet de création d’une zone industrielle franche, semblable à celle de Jabal Ali à Dubaï, connectée au port de Tripoli et à la ligne ferroviaire vers la Turquie. Son rôle de facilitateur d’un commerce panarabe est essentiel.

Cela dit, cet aéroport, situé dans une région périphérique, créera au moins cinq mille emplois, d’après le député Sajih Attiyé. Il souligne également les avantages que les habitants de la Békaa et du Liban Nord pourraient en retirer, notamment en termes de rapidité de transport. Par exemple, un résident du Hermel doit parcourir 180 km pour atteindre l’AIB, alors que l’aéroport de Kleiate n’est qu’à 20 km de distance.

Une piste d’atterrissage

Soulignant l’importance de l’exploitation de l’aéroport de Kleiate-René Moawad, le député du Akkar évoque la difficulté d’aménager une nouvelle piste d’atterrissage à l’AIB, en se basant sur diverses études réalisées pour le compte de l’État.

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