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Les fonctionnaires sont revenus à la charge concernant la réévaluation de leurs salaires et ont annoncé observer une grève d’avertissement de deux jours, les 5 et 6 septembre. L’occasion pour Ici Beyrouth de revenir sur ces grèves que l’administration publique n’a de cesse d’organiser de façon sporadique depuis 2019.

La Ligue des fonctionnaires de l’administration publique a annoncé observer une grève d’avertissement de deux jours les 5 et 6 septembre, accusant le gouvernement de tergiverser dans l’approbation du projet de réévaluation des salaires, d’autant plus que le projet a été étudié par le Conseil de la fonction publique et le ministère des Finances, avant d’être soumis à la présidence du Conseil des ministres avant la fin du mois de juillet.

Dans un communiqué, la Ligue indique que "la solution idéale pour rétablir l’équilibre du secteur public est d’approuver ce projet", soulignant que certaines questions doivent être amendées en Conseil des ministres sans qu’il soit nécessaire de les reconsidérer. Parmi ces points figurent: l’augmentation des salaires; la fixation des horaires de travail entre 8h00 et 14h00; la prise en compte du nombre de jours de travail annuels pour chaque corps de fonction lors de la préparation du projet et la remise à niveau des salaires afin que ceux-ci retrouvent leur valeur d’achat d’avant la crise d’ici le 1er janvier 2027; la correction progressive des salaires à partir de début 2025 et l’acquittement en dollars d’au moins 50% de leur valeur d’avant la crise, en plus d’une révision des allocations familiales et d’une augmentation des frais de transport.

La Ligue a rejeté la proposition du gouvernement, à savoir octroyer 4 salaires supplémentaires en deux fois, estimant que cela ne répond pas du tout "aux aspirations des salariés au stade actuel". Elle a mis en garde le gouvernement contre le dénigrement des revendications des fonctionnaires de l’administration publique, espérant ne pas devoir recourir à une escalade.

La Ligue a appelé une nouvelle fois "le gouvernement à améliorer les conditions de travail dans les administrations publiques, que ce soit au niveau des bâtiments ou de l’énergie et à pourvoir à tous les besoins nécessaires pour le bon exercice des fonctions".

Des grèves sporadiques

Depuis le début de la crise économique en 2019, les fonctionnaires observent des grèves de manière sporadique, avec des pics en fonction des développements économiques et politiques. Ces grèves sont liées à des revendications de revalorisation salariale, de meilleures conditions de travail et de mesures pour améliorer les services publics. Il est vrai que les fonctionnaires connaissent des difficultés importantes à cause de la crise économique qui touche le pays depuis plusieurs années et qui a fortement affecté leurs salaires et leurs conditions de vie.

Les grèves des fonctionnaires qui se multiplient depuis 2019 ont eu un impact significatif sur l’économie libanaise, en particulier sur les finances publiques. Elles ont entraîné une réduction de la productivité des services publics et une perte de revenus pour le gouvernement. 400.000 dollars par jour, voilà ce que coûte au Liban la grève des fonctionnaires, selon une étude menée par le ministère du Travail.

Du côté des autorités, elles ont du mal à répondre de manière efficace aux demandes des fonctionnaires en raison d’une mauvaise gestion, ainsi que de contraintes financières et politiques. Les négociations sont longues, compliquées et surtout inefficaces. Le gouvernement a souvent promis des augmentations salariales ou des améliorations des conditions de travail, mais ces engagements ne sont jamais tenus.

Pour résoudre la crise, des réformes structurelles profondes s’imposent, accompagnées d’une meilleure gestion des finances publiques et d’améliorations dans la gouvernance. Sans oublier que la stabilité politique est cruciale pour permettre des changements économiques et sociaux significatifs.

Les réformes du secteur public sont exigées depuis plusieurs années par la communauté internationale, mais les progrès sont d’une incroyable lenteur et le secteur public est en proie à la corruption, au manque de ressources et surtout à une gestion inefficace.

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