Le ministre de l’Économie Amine Salam a donné jeudi une explication générale de la situation du blé dans le pays, le stock existant et les prochaines étapes qui seront franchies.

"Il y a un mois et demi, nous avions annoncé disposer de quantités suffisantes de blé pour une période d’un mois et demi à deux mois, et qu’aucune décision n’a été prise pour lever les subventions. Toutes les données que nous avions communiquées étaient exactes, car le blé est toujours disponible et toutes les étapes que nous avions évoqué se réalisent", a affirmé le ministre.

Selon lui, la crise qui a eu lieu la semaine dernière était de nature exceptionnelle. "Elle n’était pas due au manque de disponibilité des matières mais parce que certains moulins ont été fermés par arrêté judiciaire pour attendre les résultats d’analyses et d’examens. Parallèlement la Banque du Liban a tardé à ouvrir les crédits, ce qui a entraîné un retard dans la distribution de la farine. La crise a été utilisée à des fins électorales. J’espère que tout le monde n’exploitera plus la question du blé et ne nourrira pas les gens avec des slogans populistes", a poursuivi Amine Salam.

"Nous avons informé le Conseil des ministres des quantités subventionnées de blé au Liban. Nous avons entre 30 et 35 mille tonnes subventionnées qui sont actuellement disponibles et utilisées couvrant les besoins de base du marché. Nous avons également 40.000 tonnes actuellement dans le pays et nous nous sommes assurés de leur arrivée via les moulins et les importateurs, et le crédit est disponible. Nous travaillons actuellement avec la Banque du Liban pour ouvrir ce crédit, ce qui nous permet d’assurer une période de deux mois à compter d’aujourd’hui", a encore dit le ministre.
Pour ce qui est de l’accord en cours d’élaboration avec la Banque mondiale, Amine Salam a souligné qu’il "a pour objectif d’éviter que le pain ne tombe dans des querelles politiques ou dans un retard de paiement de la Banque du Liban". "Nous avons un plan avec la Banque mondiale qui alloue 150 millions de dollars pour le blé, dont 15 millions de dollars en premier lieu et l’autre sous forme de prêt. Nous l’avons transféré à la sécurité alimentaire, car la question est essentielle au niveau mondial, et le Liban est l’un des pays qui n’a pas de stock de réserve. Nous devons donc assurer un filet de sécurité pour les six ou neuf prochains mois, afin qu’il n’y ait pas de changement ou de confusion sur la question du pain", a ajouté le ministre de l’Économie.

Il a rappelé qu’aucune décision n’a été prise sur la question de la levée des subventions, même si depuis la formation du gouvernement, des boulangeries et des moulins annoncent régulièrement dans les médias que le pain sera vendu à 30.000 livres. Amine Salam a cependant confirmé que le gouvernement tient à préserver le prix du paquet.

Le ministre a conclu: "Les négociations avec la Banque mondiale ont officiellement pris fin hier, et une réponse très rapide d’approbation du soutien au Liban sera envoyée par son conseil d’administration. Jusqu’à ce que la BM commence à payer, les choses resteront en l’état".