Les ministres se sont réunis jeudi sous la présidence du Premier ministre Nagib Mikati au Grand Sérail avec 21 points à l’ordre du jour. Le cabinet a annoncé qu’il comptait terminer et adopter le plan de relance économique avant les législatives du 15 mai, en insistant: "Le temps presse".

A l’issue de la réunion, le ministre de l’information Ziad Makari a affirmé qu’il est prévu que le plan de relance économique "soit adopté avant les élections législatives car le temps presse".

Le plan de relance fait partie de l’accord de principe sur lequel se sont entendus le gouvernement libanais et le Fonds monétaire international pour une assistance financière de trois milliards de dollars étalée sur quatre ans en contrepartie de véritables réformes. Le plan exige d’adopter une loi sur la restructuration du secteur bancaire, une autre instituant un contrôle des capitaux et une dernière levant le secret bancaire.

"Lier le contrôle des capitaux à la protection des dépôts est une erreur. Le contrôle des capitaux aurait dû être instauré au début de la crise financière", a martelé le Premier ministre avant d’ajouter: "Pour que nous puissions présenter un plan de relance économique, nous devons instaurer cette mesure afin que l’argent reste au Liban".

Nagib Mikati a ensuite rappelé que le FMI demande impérativement le vote d’un budget, l’instauration du contrôle des capitaux, la levée du secret bancaire et la restructuration des banques.  Il a insisté: "Nous ne pouvons pas aboutir à une relance sans avoir adopté ces mesures en toute transparence".

A noter que le plan de relance n’a pas été approuvé en Conseil des ministres en attendant les remarques des ministres.

Electricité: toujours le noir

Concernant l’importation du courant électrique de Jordanie, le Liban attend toujours le financement de la Banque mondiale. Pour le ministre de l’Énergie Walid Fayad, "la balle est dans le camp de l’administration américaine et de la Banque mondiale". Avant le conseil des ministres, il avait déclaré que l’accord a été conclu et "nous avons fait notre devoir, mais il y a un retard dans le financement. Mais l’accord n’a pas été rejeté comme cela a été insinué". Certains journaux soutenaient la thèse que la Banque mondiale a refusé de payer. Le ministre a affirmé dans ce cadre ne pas avoir été officiellement informé du retard de financement. Par contre il a avoué qu’une réunion qui s’est tenue vendredi dernier n’a pas donné les "résultats positifs escomptés".

Concernant le blé, rien de nouveau même si le Liban fait face à de véritables appréhensions quant à son approvisionnement vu qu’il en importe 60% d’Ukraine. La semaine dernière, le cabinet avait attribué 15 millions de dollars de ses Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI à l’importation de blé. Le ministre de l’Économie a demandé davantage de fonds mais la requête a été refusée.

Le ministre de la Santé Firas Abiad a enfin annoncé que 14 milliards de livres tirés des réserves du budget ont été transférés au ministère pour les hôpitaux gouvernementaux dont la situation est de plus en plus difficile.