Cent trente-trois articles sont à l’ordre du jour de la dernière réunion, vendredi, du Conseil des ministres dont la mission sera d’expédier les affaires courantes à partir de dimanche, avec l’expiration du mandat du Parlement actuel, samedi à minuit. Des dossiers "sensibles" et "importants", qui engagent l’avenir du pays, et, surtout, des dépenses énormes dans un pays en proie à une crise financière inédite, seront discutés et probablement approuvés. Parmi eux, le Plan de redressement économique qui attend depuis des mois.

Une approbation de ces articles n’implique pas pour autant un feu vert immédiat, voire même dans un proche avenir, à leur mise en œuvre puisque tous les projets de loi doivent être débattus et entérinés par le nouveau parlement.

Ce qui est surprenant au niveau de l’ordre du jour du gouvernement est la série vertigineuse de demandes de fonds émanant de différents ministères et destinée, dit-on, à assurer la continuité des services publics. Le gouvernement, rappelle-t-on, dépense toujours sur base du douzième provisoire, car la loi de Finances n’a pas pu être votée dans les délais, soit en janvier dernier.

Le moyen le plus simple pour financer ces demandes de fonds est le recours à une remise en service de la planche à billets en livres, ce qui a pour unique conséquence un accroissement vertigineux de la masse monétaire en circulation et par conséquent une inflation sans limites. Dans ce contexte, il est probable que le gouvernement opte pour la révision à la hausse du dollar douanier en se basant sur la loi 98/2018 qui lui accorde la prérogative de légiférer dans le domaine douanier pour une durée expirant en 2023.