Selon plusieurs médias israéliens, un accord entre l’État hébreu et le Hamas pour la libération des otages serait imminent. Le gouvernement israélien devrait se réunir à 20h. 

Un accord entre Israël et le Hamas pour la libération des otages détenus par le groupe islamiste palestinien est "une affaire d’heures". Selon des informations du média israélien Haaretz, l’accord devrait permettre une trêve de quatre jours en échange de la libération de 50 femmes et enfants israéliens. Israël se serait engagé de son côté à libérer 150 prisonniers palestiniens (principalement des femmes et des enfants). Israël autoriserait en outre 300 camions d’aide par jour à entrer à Gaza via le poste frontière de Rafah avec l’Égypte.

Lors de la réunion gouvernementale visant à approuver l’accord sur les otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a clairement indiqué que les grandes lignes de l’accord prévoyaient des visites de la Croix-Rouge aux otages qui n’ont pas encore été libérés, ainsi que la fourniture de médicaments.

Israël a accepté une condition posée par le chef du Hamas, Yahya Sinwar, d’arrêter les drones israéliens dans l’espace aérien de Gaza pendant six heures chaque jour du cessez-le-feu en échange de la libération de certains des otages captifs du Hamas, selon des informations rapportées par le Jerusalem Post.

La mise en œuvre de cette condition a été abordée par un responsable israélien qui a cité les déclarations faites par l’armée israélienne et le Shin Bet, affirmant qu’ils disposaient de capacités de collecte de renseignements même pendant les jours de cessez-le-feu. "Nous ne serons pas aveugles et nous saurons ce qui se passe sur le terrain", a déclaré le responsable.

L’accord pour la libération des otages qui sera soumis au gouvernement israélien pour approbation inclut la possibilité de prolonger la trêve si le Hamas localise d’autres femmes et enfants, avec dix libérés pour chaque jour supplémentaire de cessez-le-feu.

On estime que le nombre total de personnes libérées pourrait atteindre 70 à 80 femmes et enfants si le Hamas localise les otages, car le mouvement a affirmé ne pas connaître certains de leurs emplacements.

"Le Hamas, en ce qui nous concerne, doit ramener les gens, y compris ceux du Jihad islamique palestinien et d’autres éléments", a déclaré le responsable, affirmant également que le Hamas devrait également libérer des otages supplémentaires de nationalité étrangère, mais pas dans le cadre de cet accord.

Le Qatar a affirmé mardi qu’un accord était tout proche pour la libération d’otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, en échange d’une trêve dans le territoire palestinien où l’armée israélienne poursuit sans répit son offensive contre le mouvement islamiste. Les négociateurs n’ont "jamais été aussi proches d’un accord", selon le Qatar, qui œuvre avec les États-Unis et l’Égypte pour tenter de libérer des otages enlevés en Israël par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, lors de son attaque meurtrière du 7 octobre, en échange notamment d’une trêve dans les combats. L’armée israélienne estime qu’environ 240 otages ont été emmenés par le Hamas à Gaza. Selon des sources au sein du Hamas et du Jihad islamique, un autre groupe islamiste armé palestinien, les deux mouvements ont bien accepté un accord dont les détails doivent être annoncés par le Qatar et les autres médiateurs.

Des manifestants brandissent des pancartes lors d’un rassemblement devant les bureaux de l’Unicef à Tel Aviv le 20 novembre 2023 pour demander la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre par des militants du Hamas, dans le cadre des combats en cours entre Israël et le groupe armé palestinien. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a rencontré lundi soir des dirigeants du Qatar ainsi que M. Haniyeh, afin d’"avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza".

Si le CICR a assuré ne pas participer aux pourparlers, il a insisté pour que ses "équipes soient autorisées à rendre visite aux otages".

Deux sources proches du dossier ont indiqué mardi à l’AFP que les pourparlers portaient sur un accord prévoyant la libération de "50 à 100" otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël, parmi lesquels des enfants et des femmes.

Le transfert se ferait par étape à raison de "dix" otages contre "trente" prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l’entrée de nourriture, d’aide médicale et de carburant et surtout une "trêve humanitaire de cinq jours renouvelable".

Mais Israël insiste sur le "regroupement familial" signifiant que si un civil était libéré, son partenaire le serait également, même s’il était soldat, ce que le Hamas refuse pour le moment, étant opposé à la libération de militaires, selon ces deux sources.

Le mouvement islamiste affirme qu’Israël mène "une guerre contre les hôpitaux" de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionne plus.

 

Orit Meir (R), mère d’Almog Meir, pleure à côté de Thomas Hand, père d’Emily Hand, lors d’une conférence de presse des familles d’otages détenus par le groupe militant palestinien Hamas à Gaza, à l’ambassade d’Israël à Londres le 20 novembre 2023. (Photo par HENRY NICHOLLS / AFP)

Des proches des otages ont rencontré lundi soir Benjamin Netanyahou et son "cabinet de guerre".

"Nous voulions entendre parler d’un accord et entendre que le retour des personnes enlevées est une priorité parmi les objectifs de la guerre. Nous n’avons pas entendu cela", a déclaré Udi Goren, dont le cousin Tal Haimi est parmi les otages. "C’est incroyablement décevant", a-t-il ajouté.

L’armée a annoncé mardi que ses soldats "continuaient de combattre" dans le nord de la bande de Gaza et que des frappes aériennes et de drones avaient détruit trois entrées de tunnels "où se cachaient des terroristes" aux abords du camp de Jabaliya, qui abrite 116.000 réfugiés.

Lundi, le Hamas avait accusé Israël d’avoir frappé l’hôpital indonésien, situé en bordure de ce camp, faisant 12 morts.

Maria Chami, avec AFP