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Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, entame une visite au Liban mardi prochain dans le cadre de sa première tournée régionale. Il arrivera à Beyrouth au terme de sa visite en Israël où il aura abordé, avec les responsables, les développements dans le cadre de la guerre à Gaza et au Liban-Sud.

Selon des sources françaises, le ministre des Affaires étrangères réitérera la nécessité pour les responsables libanais de travailler avec le Hezbollah pour éviter l’extension de la guerre au Liban et mettre en œuvre effectivement la résolution 1701, visant à placer la zone au sud du Litani sous l’autorité exclusive de l’État libanais, représenté uniquement par l’armée, en collaboration avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Par ailleurs, selon ces mêmes sources, le ministre des Affaires étrangères porte avec lui plusieurs propositions liées à la mise en œuvre de la résolution 1701 et à la résolution du contentieux frontalier entre le Liban et Israël, même s’il est conscient que toute initiative au Liban est tributaire d’un cessez-le-feu durable à Gaza, étant donné le rôle déterminant joué par le Hezbollah dans ce contexte.

Par ailleurs, M. Séjourné soulignera l’importance de maintenir le soutien de la France à l’armée libanaise et son engagement continu dans la Finul, censée être maintenue à l’écart du conflit et ne pas être victime de représailles de quelconque partie. Le ministre rappellera également aux responsables libanais l’urgence d’accélérer l’élection d’un président de la République, tout en soulignant que la France poursuit ses efforts dans ce cadre, tant au niveau bilatéral qu’au sein du groupe des Cinq.

D’après ces sources, les dossiers que le ministre des Affaires étrangères porte concernent davantage la situation régionale que l’élection présidentielle. Cette dernière est confiée à l’émissaire français Jean-Yves Le Drian, qui devrait également visiter le Liban plus tard dans le mois. Dans ce contexte, des efforts sont déployés pour organiser une rencontre entre les ambassadeurs du groupe des Cinq avec les responsables libanais, en particulier le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Cependant, en raison de l’attention portée par l’ambassadeur de France à la visite du ministre des Affaires étrangères et au départ de l’ambassadeur saoudien pour Riyad, la planification de ces rencontres a été reportée.

Par ailleurs, la réunion des ambassadeurs avec le président du Parlement, Nabih Berry, n’a abouti à aucun engagement quant à la tenue d’une session ouverte pour élire un président. Les ambassadeurs ne s’impliqueront pas dans ce que certains appellent un dialogue ou une consultation entre les parties libanaises, précédant ou accompagnant les sessions, et ils n’avanceront pas non plus de noms de présidentiables. Ils laissent plutôt toutes ces considérations aux parties libanaises, qui sont désormais bien informées des critères acceptables ou pas concernant le prochain président. C’est donc sur cette base que l’on attend les nominations de candidats.