Les visages sont fermés et le pas lourd, pour la procession. À la Sainte-Famille, seule église catholique de la ville de Gaza, les fidèles sont venus, en ce dimanche des Rameaux, prier "pour la paix".

Beaucoup d’enfants, des personnes plutôt âgées, des religieuses… Ils étaient plusieurs dizaines, une centaine peut-être, réunis pour marquer le début de la semaine Sainte dans Gaza ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.

Sous un soleil de printemps, les cloches ont sonné. Dans la cour du complexe paroissial décorée de feuilles de palmier, les fidèles ont lentement défilé en procession et chanté, branche d’olivier à la main, dans ce bien-nommé quartier des Oliviers, vers la porte de l’église ornée de rameaux.

"Notre célébration du dimanche des Rameaux, c’est un moment d’espoir, pour le bien et la paix, pour nous et pour le monde entier", a dit le jeune officiant dans l’église aux murs clairs. L’occasion "de purifier nos cœurs et de les remplir d’amour, de générosité et de paix".

Au premier rang, des enfants de chœur et de jeunes servants sérieux en aube rouge et surplis blanc. Derrière, des ouailles aux traits tirés, yeux cernés et mines sombres.

"Cette fois-ci, nous n’avons pas le cœur à la fête", a dit sœur Nabila Saleh à l’AFP. "C’est vrai que nous avons décoré, mais nous ne ressentons pas la même chose que les autres années".

Pas épargnée

"Nous sommes tous sur le même bateau, nous souffrons tous des mêmes difficultés et des mêmes horreurs de la guerre. Et nous espérons que l’année à venir sera une année de bienveillance et de paix pour notre chère terre, la Palestine", ajoute la religieuse.

L’église de pierre claire, dont le site abrite notamment une école, est toujours debout, mais elle n’a pas été épargnée par la guerre.

Plusieurs familles chrétiennes de Gaza y ont trouvé refuge depuis le début de l’offensive israélienne.

En décembre, deux femmes, une mère et sa fille, y ont été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles marchaient vers le couvent.

Avec AFP