Israël doit cesser de placer "au secret" des Palestiniens de Gaza et de les soumettre à une "torture généralisée" dans ses geôles, a exhorté jeudi Amnesty International, qui accuse le pays en guerre contre le Hamas de détourner la loi pour cibler des civils.

Interrogée lundi par l’AFP sur des accusations similaires portées par le ministre palestinien chargé des prisonniers, l’armée israélienne a rejeté "catégoriquement les allégations concernant des maltraitances systématiques de détenus" arrêtés depuis le début de la guerre.

"Les autorités israéliennes doivent mettre fin à la pratique de détention au secret illimitée, sans inculpation ni procès, de Palestiniens de la bande de Gaza, imposée en vertu de la loi (israélienne) sur l’incarcération des combattants illégaux", ce qui représente une "violation flagrante du droit international", a écrit Amnesty dans un communiqué.

Cette loi, dénonce l’ONG de défense des droits de l’Homme, permet à l’armée israélienne d’enfermer pour des périodes indéfiniment renouvelables, toute personne de Gaza qu’elle soupçonne d’avoir participé à des hostilités, ou de représenter une menace, sans avoir à le prouver.

"Elle permet une torture généralisée et, dans certains cas, institutionnalise les disparitions forcées", affirme dans le communiqué la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard.

La loi, poursuit-elle, est utilisée "pour arrêter arbitrairement des civils palestiniens de Gaza".

L’ONG affirme avoir recueilli des informations sur 27 Palestiniens qui ont vécu cette détention. Selon elle, tous ceux qui ont parlé à Amnesty ont dit avoir été soumis à la torture et d’autres "traitements cruels, inhumains ou dégradants". Parmi eux, des médecins arrêtés dans des hôpitaux, des "mères séparées de leurs nourrissons" ou encore des journalistes.

Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé, lundi, Israël de mener une "guerre de vengeance" contre les détenus palestiniens.

L’avocat du département des affaires des détenus, Khaled Mahajneh, a dénoncé lors de la même conférence de presse, des actes de tortures, dont des "viols", d’après les témoignages de détenus de Gaza auxquels il a rendu visite.

Avec AFP