Un porte-parole de la Maison-Blanche a évoqué jeudi un "début prometteur" des discussions qui viennent de commencer à Doha sur un cessez-le-feu et une libération des otages dans la bande de Gaza.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a indiqué s’attendre à ce que les discussions continuent vendredi, ajoutant : "Nous en sommes à un point où le cadre de l’accord est généralement accepté et où les lacunes à combler concernent sa mise en œuvre".

"Il reste beaucoup de travail à faire"a-t-il ajouté. "Étant donné la complexité de l’accord, nous n’anticipons pas de terminer les discussions du jour (jeudi, ndlr) sur une solution".

"Les obstacles restants peuvent être surmontés et nous devons parvenir à une solution", a encore dit le conseiller à la Sécurité nationale du président Joe Biden.

"Il faut que les otages soient libérés, il faut du répit pour les civils palestiniens à Gaza, de la sécurité pour Israël et une baisse des tensions dans la région, et tout cela le plus vite possible", a-t-il dit.

M. Kirby a par ailleurs confirmé que le directeur de la CIA William Burns participait aux discussions à Doha.

Le président américain a poussé, avec l’Égypte et le Qatar, pour une reprise des pourparlers à Doha, car il estime qu’un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une attaque de l’Iran, qui menace Israël d’un "châtiment sévère" en riposte à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran fin juillet.

"Je ne peux pas dire là que quelque chose les (les Iraniens, ndlr) a fait changer d’avis", a dit jeudi John Kirby à ce sujet.

"Il y a quelques jours nous avions des informations" selon lesquelles "une attaque pourrait venir dans les jours à venir", a-t-il souligné. "Nous les avons toujours".

40 000 Palestiniens tués en dix mois de guerre

Des discussions ont débuté, jeudi, au Qatar, en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où plus de 40 000 Palestiniens ont été tués en 10 mois de guerre, selon le mouvement.

Ce nouveau cycle de pourparlers se tient à l’appel des médiateurs – Qatar, États-Unis et Égypte – alors que les craintes d’une escalade militaire au Moyen-Orient s’amplifient.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui s’affrontent depuis l’attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, est réclamé avec force par la communauté internationale.

Le président américain Joe Biden a estimé qu’il pourrait permettre d’éviter une attaque iranienne en riposte à l’assassinat, que Téhéran impute à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyé dans la capitale iranienne le 31 juillet.

"Plus de temps à perdre"

Mercredi, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, avaient appelé toutes les parties à ne pas les "saper".

Il n’y a "plus de temps à perdre", a affirmé le même jour à Beyrouth l’émissaire américain Amos Hochstein, alors qu’un cessez-le-feu pourrait aussi mettre fin aux échanges de tirs meurtriers entre l’armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas et de Téhéran.

Les nouvelles discussions ont débuté à Doha dans l’après-midi, selon une source proche des négociations. Elles se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden. Une première phase prévoit une trêve de six semaines, accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération des otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Elles devaient se tenir en présence du directeur de la CIA William Burns, selon une source américaine proche des négociations, ainsi que des chefs du Mossad, le service de renseignement israélien, et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

"Faire des compromis"

"Nous n’irons pas à de nouveaux cycles de négociations", a dit pour sa part jeudi à l’AFP Bassem Naïm, un membre du bureau politique du Hamas, mouvement qui répète vouloir l’application du plan Biden, sans prendre part à de nouvelles discussions.

"Nous espérons faire des progrès dans les heures ou jours qui suivent", a affirmé jeudi sur CNN, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, indiquant que les discussions portaient sur des "détails de la mise en œuvre de l’accord lui-même, des petits fossés qui, nous en sommes absolument convaincus, peuvent être comblés".

"Il est très important que les deux parties soient prêtes à faire des compromis", a-t-il ajouté.

Avec AFP