Les discussions sur un cessez-le-feu et une libération des otages à Gaza doivent reprendre au Caire la semaine prochaine autour d’une nouvelle proposition américaine, selon un communiqué commun des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, publié vendredi.

Les trois pays jugent que les deux journées de négociations qui viennent de se tenir à Doha ont été "constructives" et se sont tenues dans une "atmosphère positive".

"Nous n’avons jamais été aussi proches" d’un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages à Gaza, a assuré vendredi Joe Biden.

"Nous n’y sommes pas", a encore dit le président américain en marge d’une cérémonie dans le Bureau ovale, avant d’ajouter qu’un compromis était toutefois "beaucoup plus proche qu’il y a trois jours".

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se rendra en Israël ce week-end pour faire avancer un accord de cessez-le-feu à Gaza, a annoncé vendredi le département d’État.

M. Blinken partira samedi et cherchera "à conclure un accord pour un cessez-le-feu et la libération des otages et prisonniers via la proposition de compromis" présentée vendredi par les États-Unis lors des discussions à Doha, a ajouté le communiqué.

Washington a soumis vendredi une nouvelle proposition de compromis, soutenue par l’Égypte et le Qatar, afin de "combler les lacunes restantes" qui portent sur la "mise en œuvre" d’un accord par Israël et le mouvement palestinien Hamas, selon le communiqué diffusé par la Maison-Blanche.

Cette proposition américaine s’appuie sur une feuille de route présentée par le président Joe Biden fin mai, qui prévoit plusieurs phases pour la cessation des hostilités et la libération des otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque qu’il a menée le 7 octobre dans le sud d’Israël.

"De hauts responsables de nos gouvernements doivent se retrouver au Caire avant la fin de la semaine prochaine avec l’objectif de conclure un accord", explique le communiqué.

"La voie est désormais tracée pour un tel résultat afin de sauver des vies, soulager la population de Gaza et faire redescendre les tensions régionales", estiment les trois pays.

Le président américain Joe Biden devrait s’entretenir au téléphone avec l’émir du Qatar et le président égyptien vendredi au sujet de l’accord, selon axios.

De son côté, Le Hamas a rejeté de "nouvelles conditions" d’Israël dans la proposition des médiateurs américain, qatari et égyptien après deux jours de négociations à Doha, ont indiqué vendredi deux de ses cadres à l’AFP.

Les "nouvelles " conditions d’Israël comprennent le maintien de ses forces dans la bande de Gaza, le long de la frontière avec l’Egypte, a déclaré l’un des cadres du mouvement islamiste sous le couvert de l’anonymat.

" Nous n’accepterons rien de moins qu’un cessez-le-feu complet, un retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza et le retour des déplacés, un accord d’échange" d’otages contre des prisonniers, a-t-il ajouté.

Le Hamas ne participe pas aux négociations de Doha qui ont réuni des responsables égyptiens, qataris et les chefs des renseignements américain et israélien.

Il est en revanche en contact régulier avec les médiateurs qui lui ont transmis en fin de journée vendredi ce qu’ils ont présenté comme une proposition de compromis qui "comble les lacunes restantes" pour la "mise en œuvre" d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où la guerre se poursuit depuis plus de 10 mois, assorti de la libération des otages en échange de celle de prisonniers palestiniens en Israël.

Cette proposition "ne garantit pas ce qui a été accepté par le Hamas le 2 juillet", a ajouté le cadre du mouvement islamiste palestinien à l’AFP.

Le Hamas dit avoir accepté le 2 juillet un plan présenté fin mai par le président américain Joe Biden devant permettre – en trois phases – de déboucher sur "un cessez-le-feu durable et la libération de tous les otages" retenus à Gaza depuis le 7 octobre.

Un autre responsable du Hamas a accusé vendredi la délégation israélienne d’avoir "posé de nouvelles conditions (…) dans la droite ligne de sa politique d’obstruction".

Il cite notamment "le maintien de troupes dans le corridor de Philadelphie" le long de la frontière avec l’Égypte et "un droit de veto sur les noms de certains prisonniers ou la possibilité d’en expulser certains à leur libération".

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou avait détaillé mardi les conditions israéliennes, incluant "un veto sur certains prisonniers" palestiniens, avant d’envoyer ses chefs du renseignement négocier à Doha.

De son côté, le ministère israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé vendredi par téléphone à son homologue américain Lloyd Austin qu’arriver à un accord est un "impératif moral" et "une priorité stratégique", selon un communiqué de son bureau.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a appelé vendredi les médiateurs américain, qatari et égyptien à faire "pression" sur le Hamas pour parvenir à un accord en vue d’un cessez-le-feu à Gaza.

"Israël espère que la pression (des médiateurs) amènera le Hamas à accepter" le plan proposé fin mai par le président américain Joe Biden, affirme M. Netanyahou dans un communiqué à l’issue de deux jours de négociations à Doha.

Avec AFP