Le commandement russe, par la voix de l’adjoint au chef de l’état-major Sergueï Roudskoï, a annoncé que " les capacités de combat des forces ukrainiennes avaient été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass ".
Des séparatistes prorusses ont créé deux " républiques " reconnues par Moscou dans cette région industrielle de la partie orientale du territoire ukrainien.
Et ce peu après que le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, reprenant la rhétorique chère à Vladimir Poutine, avait souligné que l’opération militaire en cours devait " se poursuivre jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine ".
A Washington, un haut-responsable du Pentagone a indiqué que les forces ukrainiennes avaient lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson, seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais " contestée ". " Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson ", a déclaré ce responsable ayant requis l’anonymat. " Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant ".
A Vinnytsia, dans le centre du pays, le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière, qui ont provoqué des " dommages significatifs ", selon l’armée ukrainienne. " Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs ", a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.
Biden à la frontière ukrainienne
Au cours de son déplacement de deux jours en Pologne, Joe Biden, qui était vendredi dans la région de Rzeszow, à une centaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, s’entretiendra samedi à Varsovie avec les dirigeants polonais et ira dans un centre d’accueil de réfugiés ukrainiens.
Depuis le 24 février, plus de 2,2 millions de personnes fuyant le conflit sont, en effet, entrées en Pologne, d’après les garde-frontières polonais, sur environ 3,7 millions au total qui sont parties à étranger, selon l’ONU.
Dans la matinée, le président américain avait annoncé dans un communiqué commun avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen la création d’un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l’Europe envers les énergies fossiles russes et le projet de Washington de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année.
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La plus grande réserve de carburant détruite par les Russes
Vendredi, les militaires russes ont affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, située près de Kiev, qui servait selon eux à " approvisionner les unités dans la partie centrale du pays ". Une attaque confirmée par le gouvernement ukrainien.
Un incendie y était toujours en cours vendredi matin, dégageant une épaisse fumée noire, ont constaté des journalistes de l’AFP. " On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant ", a raconté à l’AFP un agent de sécurité du site ayant requis l’anonymat. " Heureusement, il n’y a pas de victimes ", a-t-il précisé.
Dans l’est, quatre civils ont été tués et trois autres blessés dans des tirs de lance-roquettes sur un centre médical à Kharkiv, a annoncé la police régionale. Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a dénoncé des bombardements russes " aveugles " et incessants sur sa ville, la deuxième d’Ukraine.
135 enfants tués
En un mois de guerre, a déploré le président Zelensky, des milliers d’Ukrainiens ont été tués, parmi lesquels 135 enfants, a précisé le parquet général.
Le conseiller de la présidence Oleksiï Arestovytch a affirmé qu’un général russe avait été tué près de Kherson.
Vendredi, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a précisé que les Etats-Unis n’avaient " pas l’intention d’utiliser des armes chimiques, quelles que soient les circonstances ". La veille, à Bruxelles, où il a multiplié les sommets – Otan G7, UE -, le président américain avait promis pour la première fois une " réponse " de l’Otan si la Russie recourait en Ukraine à l’arme chimique, une menace qu’il avait jugée " crédible ".
Les négociations au point mort
Par ailleurs, les négociations russo-ukrainiennes semblaient patiner. " Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace ", a ainsi lâché Vladimir Medinski, le négociateur en chef russe. Les discussions sont " très difficiles ", a renchéri le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, niant tout " consensus " pour le moment avec Moscou.
En Russie, le président Poutine a signé vendredi soir une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans les " informations mensongères " sur l’action de Moscou à l’étranger, arme répressive supplémentaire pour contrôler l’information sur son offensive en Ukraine.
Avec AFP