En dépit la crise sans précédent qui grippe tout le pays, l’ONG Dar el Amal poursuit sa mission auprès des femmes et des enfants qui se trouvent dans une situation précaire.

C’est dans ce contexte que l’ONG a organisé des sessions de formation professionnelle ainsi que des sessions éducatives et culturelles diverses dans trois prisons de femmes au Liban, à Baabda, Tripoli et Zahlé.  A la fin de ces sessions, des certificats ont été distribués aux participantes qui ont passé et réussi les examens.

Les formations font partie du projet "Promotion des droits de l’Homme par l’autonomisation des détenues dans la prison et après leur sortie de prison". Celui-ci a été mis en œuvre dans le cadre du partenariat entre Dar el Amal et Diakonia, une ONG internationale suédoise basée à Stockholm et présente dans 30 pays dans le monde.

Des cérémonies ont été organisées pour l’occasion dans chacune des prisons de femmes, en présence de représentants du ministère de l’Intérieur, des Forces de sécurité intérieure, de Diakonia et de Dar el Amal. Dans les allocutions prononcées pour la circonstance, Habib Hatem, président de Dar el Amal a réaffirmé l’engagement de l’ONG locale à aider les détenues qu’il a encouragées à continuer à renforcer leurs capacités. Rappelant que Dar el Amal est active dans ce domaine depuis 1996, M. Hatem a remercié le ministère de l’Intérieur et les Forces de sécurité intérieures (FSI), ainsi que les directions des prisons pour les efforts qu’ils fournissent afin de subvenir aux besoins de base des détenues, malgré toutes les difficultés. Il a exprimé le souhait d’un "maintien de la coopération avec les FSI et Diakonia, et toutes les parties concernées par le dossier des prisons, afin d’améliorer les conditions d’incarcération et donner la chance aux prisonnières d’avoir un avenir meilleur".

S’exprimant au nom de ses camarades, une détenue à la prison de Tripoli a salué le soutien apporté par Dar el Amal et Diakonia à tous les niveaux: support psychosocial et légal, fourniture de médicaments, de produits alimentaires et autres.

Dans celle de Baabda, une autre a souligné l’importance des compétences professionnelles acquises, "qui les préparent à leur réintégration sociale une fois sorties de prison". Deux autres prisonnières ont livré un témoignage touchant.

Au total, 49 certificats ont été distribués aux pensionnaires de la prison de Tripoli et 60 à celles du centre d’incarcération de Baabda par M. Hatem et les représentants du ministère de l’Intérieur, qui devaient ensuite assister à l’exposition d’articles artisanaux confectionnés par les détenues, ainsi qu’à un spectacle préparé par celles-ci.

Dans son allocution au centre de détention de Baabda, le colonel Ghassan Osman, consultant au ministère de l’Intérieur pour les affaires des prisons et représentant du ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a souligné "l’importance accrue du partenariat avec les organisations de la société civile à tous les niveaux" à cause de "la situation économique actuelle". Les conditions de détention se sont davantage détériorées avec l’effondrement financier et économique du pays.

Le colonel Osman s’est aussi félicité des sessions de formation organisées "qui reflètent un partenariat positif", avec la direction des FSI, "laquelle s’efforce de prendre soin des prisonniers". Il a ensuite salué les activités de Dar el Amal et de Diakonia, ainsi que l’attachement des détenues à un avenir meilleur.

Mme Samia Bou Hassan de Diakonia a encouragé à son tour les prisonnières à continuer à participer aux sessions de formation et à acquérir des compétences. Elle a également noté l’importance du partenariat entre Diakonia et Dar el Amal pour aider les prisonnières.

Remise de certificats à la prison de Tripoli.