Le rapport du Secrétaire général de l’ONU appelle notamment à la tenue de l’élection présidentielle dans les délais, à une enquête impartiale dans l’affaire de l’explosion du 4 août 2020 et à des reformes.

La Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Mme Joanna Wronecka, a informé le Conseil de sécurité de l’ONU des détails du dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur la mise en œuvre de la résolution 1701 (2006).

Constatant "la persistance de la crise socio-économique et son impact désastreux sur la vie quotidienne des populations", Mme Wronecka a averti que "le Liban se trouve à la croisée des chemins entre le rebond ou l’effondrement" et a souligné que "sa trajectoire dépendra de la capacité et de la volonté des dirigeants du pays d’initier de toute urgence des solutions durables".

La Coordonnatrice spéciale a souligné à cet égard "l’importance d’institutions fonctionnelles capables de mettre en œuvre les réformes requises et de répondre aux besoins de la population". Elle a réitéré les appels récents du Conseil de sécurité et du Groupe international de soutien au Liban aux parties prenantes libanaises à "donner la priorité aux intérêts nationaux du pays, éviter blocages politiques et accélérer la formation d’un gouvernement".

Elle a appuyé les appels à la tenue de l’élection présidentielle dans le délai prévu par la Constitution, rappelant que le mandat présidentiel actuel expire le 30 octobre 2022.

Mme Wronecka a salué les "efforts de l’armée et des Forces de sécurité libanaises pour préserver la fragile stabilité du Liban et empêcher une détérioration de la sécurité", mettant l’accent notamment sur leurs performances lors des élections législatives. Elle a encouragé le soutien à l’armée et aux autres forces de sécurité de l’État, qu’elle a qualifié "d’investissement indispensable et digne d’intérêt dans la stabilité du Liban".

Soulignant "l’importance cruciale d’un accord libanais avec le Fonds monétaire international", et rappelant que "le temps est en train de s’écouler", elle a appelé le Parlement et le gouvernement à prendre rapidement les mesures préalables nécessaires pour rendre cet accord possible, y compris les réformes fiscales, monétaires, financières et de gouvernance.

Alors que le Liban s’apprête à marquer le deuxième anniversaire de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth le 4 août 2020, Mme Wronecka a noté "l’absence de progrès dans la procédure judiciaire qui pèse lourdement sur les familles des victimes et les milliers de blessés". Elle a réitéré l’appel "au déblocage du processus judiciaire et à une enquête impartiale, approfondie et transparente dans cette affaire".

Sur la situation frontalière entre le Liban et Israël, elle a renouvelé l’appel du Secrétaire général à toutes les parties "pour qu’elles honorent leurs engagements à appliquer totalement la résolution 1701 (2006), à mettre fin à toutes les violations et à respecter la cessation des hostilités".

Elle a encouragé le Liban et Israël à parvenir à un accord pour délimiter leurs frontières maritimes et a souligné la disponibilité continue des Nations Unies à soutenir ce processus, comme demandé par les parties, et dans la limite de leurs capacité et mandat.