Des projecteurs géants. Tout un système sophistiqué de diffusion. Des techniciens qui s’activent : Sur le toit d’un immeuble de Saïfi, au niveau du Waterfront, les préparatifs vont bon train pour que demain, jeudi, à la tombée de la nuit, une fois que la terrible tragédie du 4 août 2020 aura été commémorée suivant le programme établi, les Libanais ne puissent voir que les silos du port, témoins tenaces de l’irresponsabilité officielle qui a détruit la vie de milliers parmi eux.

Qu’ils s’effondrent ou pas, les silos seront illuminés, de différentes couleurs.

A l’origine de cette initiative qui se veut un pied de nez à tous ceux qui cherchent à se débarrasser de ce témoin devenu très incommodant, un collectif de Libanais qui veut s’opposer à un travail insidieux de sape de la mémoire.

Le collectif, un groupe naissant dont le nom sera annoncé plus tard, s’active au nom du peuple libanais. Pour lui, les silos sont devenus le " témoin silencieux " mais qui portera jeudi, un double symbole avec la lumière qui l’enveloppera : celle du témoin d’un crime qu’on cherche à faire disparaître et celle de la lumière d’espoir pour qu’un jour, la vérité et la justice prévalent et que la mémoire collective libanaise soit sauvegardée.

(Vidéos: Maxime Pluvinet et Rémi Amalvy)