Le député tripolitain Achraf Rifi a annoncé l’arrivée, le 17 août, du sous-marin chargé d’entamer les recherches pour retrouver l’épave de l’embarcation qui avait fait naufrage, le 23 avril dernier, au large de Tripoli.

Le député de Tripoli Achraf Rifi a annoncé vendredi l’arrivée, le 17 août, du sous-marin qui a pour mission d’entamer des recherches pour retrouver l’épave du naufrage de Tripoli. Le 23 avril dernier, un navire de fortune, qui avait embarqué près de 90 personnes dont des femmes et des enfants, avait fait naufrage près des côtes libanaises. Cette fuite organisée, symbolique d’un espoir perdu, est la conséquence de la situation d’un pays en crise depuis octobre 2019 et dont la conjoncture économique et politique s’aggrave de jour en jour.

Originellement, le sous-marin devait quitter le port espagnol de Tenerife le 13 juin dernier pour accoster à Tripoli et débuter les opérations de recherche. Des problèmes sont cependant survenus. M. Rifi a expliqué que ceux-ci sont essentiellement relatifs au coût très élevé de l’assurance du navire, mais que l’association Hands of Good a contribué à payer les frais.

Le sous-marin, appartenant à une société indienne, a quitté le 7 août le port espagnol de Tenerife et arrivera à Beyrouth le 17 août, pour être transféré quelques jours plus tard à Tripoli. Les recherches dureront une semaine et le coût de l’opération s’élève à environ 251.000 euros, auxquels s’ajoutent près de 50.000 dollars alloués aux frais d’hébergement de l’équipage. Le député tripolitain a réaffirmé que "l’engin ne quittera pas le Liban avant d’avoir atteint ses objectifs, même si des dépenses supplémentaires s’imposent", et a remercié le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, et la Croix-Rouge libanaise pour leur collaboration lors du drame.

Une inquiétude persiste cependant et remet en cause la réussite des opérations. Certaines sources soulignent que des caméras ont été envoyées au fond de la mer à l’endroit du naufrage et ont explosé à une profondeur de 300 mètres, ce qui soulève plus d’un point d’interrogation sur l’état actuel de l’épave du bateau.

L’enquête sur les circonstances du naufrage est aujourd’hui entre les mains du tribunal militaire. Le général Aoun avait promis une transparence totale. Cependant, les familles des victimes et l’opinion publique sont davantage en faveur du retrait du dossier pour son transfert à un tribunal civil. En effet, onze avocats ont porté plainte contre 13 membres de la marine de l’armée libanaise, un fait qui décrédibilise la position du tribunal militaire. Tous les espoirs des familles des victimes reposent sur les recherches qui seront lancées pour que les éléments soient inclus dans le dossier d’enquête.