L’immersion du sous-marin dépêché au port de Tripoli pour prendre part aux opérations de recherche des épaves de "l’embarcation de la mort" n’a pas pu se produire lundi, quelques heures après le coup d’envoi des opérations. Et pour cause: les hautes vagues qui présentent un risque pour l’équipage du sous-marin, a annoncé le commandement de l’armée.

Dépêché grâce à une initiative de la communauté libanaise en Australie, plus précisément l’association AUS Relief, et au soutien de Achraf Rifi, député de Tripoli, le sous-marin avait accosté vendredi au port de Tripoli.

Lundi matin, les opérations de recherche ont été lancées en présence d’un groupe de journalistes qui ont été à bord du sous-marin et dont certains se sont évanouis en raison de la forte chaleur.

"Les opérations devraient se poursuivre pendant plusieurs jours, a déclaré le commandant des forces navales de l’armée, le général Haitham Dennaoui, au cours d’une conférence de presse tenue au port de Tripoli, peu avant le début des opérations. "Nous assurons toutes les facilités possibles", a-t-il poursuivi. Il a en outre expliqué que l’équipage est formé de trois personnes qui sont en contact direct avec la chambre des opérations des forces navales de l’armée située au port de Tripoli. "Les opérations seront menées en coordination avec l’armée", a-t-il précisé.

 

Dès les premières heures de la matinée, des proches des victimes de l’embarcation se sont rassemblés au port pour suivre les opérations de recherche. Ils n’ont qu’un seul espoir: retrouver les corps des 30 personnes encore portées disparues depuis le naufrage de l’embarcation, le 23 avril dernier. D’autres, plus pessimistes, confient "avoir perdu tout espoir de retrouver les corps, quatre mois après le naufrage". La majorité des victimes sont de la famille Dandachi. Les passagers de l’embarcation tentaient de rejoindre l’Italie.

Le directeur du port de Tripoli, Ahmad Tamer, a expliqué à Ici Beyrouth qu’il avait mis tous les moyens du port à la disposition de l’armée et de l’équipage du sous-marin. Il a espéré que les corps des victimes soient retrouvés pour que les familles puissent faire leur deuil.

Cette tragédie n’a pas eu un effet rédhibitoire. De fait, nombreux sont ceux qui continuent à risquer leur vie pour fuir le Liban. La fréquence des départs illégaux s’est même accélérée, notamment de la région de Abdé, à proximité de la frontière libano-syrienne. Les passagers, essentiellement des Libanais, des Syriens et des Palestiniens, n’ont qu’un seul objectif: "Fuir le Liban, où nous mourons tous les jours", répètent-ils.