Les compagnies d’importation des carburants ont interrompu lundi en début de matinée, pendant un court laps de temps, la distribution de l’essence aux stations, provoquant l’apparition de longues queues de voitures devant les stations. La situation est toutefois retournée à la normale en fin de matinée après la publication par le ministère de l’Énergie du nouveau barème du prix des carburants. Cette fois, la cause du problème n’était pas la pénurie traditionnelle d’essence mais plutôt la dollarisation de ce produit. Alors que la Banque du Liban (BDL) cherche à réduire graduellement à zéro le pourcentage des subventions sur l’importation des carburants, les sociétés importatrices de pétrole et les stations-service exigent une dollarisation complète du prix de l’essence afin de préserver les bénéfices, compte tenu des fluctuations du taux de change livre-dollar.

Dans ce cadre, la BDL et le ministère de l’Énergie ont informé les sociétés importatrices de pétrole de la décision de réduire le pourcentage de subvention du carburant en début de semaine, à 55% sur Sayrafa et 45 % sur le prix du marché noir.

Une source concernée par le dossier des hydrocarbures a révélé que la BDL passera à une réduction supplémentaire des subventions dans les deux prochaines semaines afin de cesser les subventions via une plateforme bancaire au cours du mois de septembre. En d’autres termes, le prix de l’essence sera totalement dollarisé au cours du mois prochain, et par conséquent le prix du bidon d’essence sera soumis à l’évolution du dollar du marché noir, atteignant près de 16 dollars le bidon.

Il convient de noter que le prix de l’essence est tributaire de plusieurs facteurs, dont le prix du baril de pétrole à l’échelle mondiale, le prix du dollar sur le marché noir local, les tarifs de transport, les frais de gare, etc. Outre le prix en dollars de l’essence, les frais de station, les frais de transport ou les redevances, les frais sont calculés en livres libanaises et représentent environ 17 % du prix total.

Le taux de change du dollar sur le marché noir est susceptible d’être directement affecté par le processus d’importation des compagnies pétrolières achetant des dollars sur le marché. Selon les chiffres des sociétés importatrices de pétrole, importer de l’essence nécessite entre 150 et 200 millions de dollars par mois, soit environ 7 millions de dollars par jour.

Par ailleurs, le prix d’un bidon d’essence 95 octane a augmenté de 16 000 livres pour atteindre 591 000 livres, en raison de la baisse du prix du kilolitre importé ainsi que de l’augmentation du taux de change du marché parallèle, indique Georges Brax, membre du syndicat des propriétaires de stations. Le prix d’un bidon d’essence 98 octane a augmenté de 16 000 livres pour atteindre 604 000 livres. Quant au réservoir de gasoil, il a augmenté de 7 000 livres pour atteindre 697 000 livres. Le prix d’un bidon de gaz a également augmenté de 7 000 livres, pour atteindre 335 000 livres.