Peu après le sauvetage de 57 migrants libanais au large de Malte, une autre embarcation de 100 personnes est partie jeudi matin de Tripoli. Deux jours plus tôt, c’est un bateau avec à son bord 250 clandestins qui a mis le cap sur l’Italie depuis les côtes libanaises nord. Une information pour le moment invérifiable, qui dénote l’importante hémorragie de l’émigration clandestine au Liban-Nord et au Akkar.

Cinquante-sept personnes – une vingtaine de Libanais originaires de Bebnine dans le Akkar, des Syriens et des Palestiniens – ont été sauvées mardi au large de l’île de Malte par le vraquier " Wadi Karnak ", dépendant du ministère égyptien des Transports et emmenées vers les côtes de la Grèce où elles ont été immédiatement hospitalisées. Mais tous les passagers ne sont pas arrivés sains et saufs sur la terre ferme. Deux enfants sont morts et une femme enceinte a fait une fausse couche à cause de la déshydratation.

Si les autorités égyptiennes avancent le chiffre de 60 personnes secourues (24 hommes, 12 femmes, 20 enfants et 4 nourrissons), les proches de ces dernières, contactés par Ici Beyrouth, ont tous évoqué le chiffre de 57. Certains migrants étaient dans un état de grande fatigue et de déshydratation.

Le navire égyptien les a finalement débarqués en Crète. Abou Ayman Mechemchené, habitant Bebnine au Akkar, a averti Ici Beyrouth que sa belle-fille, qui était enceinte, a fait une fausse couche en raison de la déshydratation durant les trois jours passés en mer.

Une information confirmée par son fils Ayman, dans un audio qui nous a été transmis transmis depuis le centre de détention pour migrants où le groupe est retenu. Il a également confirmé le décès d’une fillette syrienne de 4 ans mardi, en route vers un hôpital grec, ainsi que celui d’un autre enfant. Il a ajouté qu’une audience avec un juge grec est prévue pour lundi prochain.

D’autres proches de la famille Mechemchené ont confirmé que plusieurs bateaux, dont le MSC NELA et le Ha Long Bay, n’ont pas porté secours aux clandestins lors de leur passage près de l’embarcation.

Nouveaux départs

La mésaventure des habitants de Bebnine et le naufrage d’un bateau de migrants, en mai dernier, sont loin de décourager ceux qui rêvent d’un avenir meilleur en Europe, loin de "l’enfer" libanais.

Bachar Mechemchené nous a ainsi confié qu’"un bateau de 18 mètres doté de deux moteurs est parti du Liban il y a deux jours, avec plus de 250 personnes à bord".

Un autre habitant de Bebnine, Abo Oudaï, a ajouté qu’une quinzaine de Syriens se trouvaient parmi le groupe qui a mis le cap sur l’Italie. "Leurs familles sont depuis sans nouvelles", s’est-il inquiété.

Happées par la crise économique de 2019, et délaissées depuis bien avant, les populations de Tripoli et du Akkar au Liban-Nord considèrent de plus en plus la mer comme seule échappatoire vers de meilleures conditions de vie en Europe.

Le nombre de clandestins libanais interceptés par l’armée ou par les autorités des pays méditerranéens n’a fait qu’augmenter ces derniers mois, sans compter les autres nationalités qui partent dans les mêmes conditions, principalement des Syriens, des Kurdes et des Palestiniens.

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