Des manifestants observent depuis lundi matin un sit-in devant le Palais de justice de Beyrouth, bloquant l’autoroute de Adlié dans les deux sens en début d’après-midi, en solidarité avec Mohammad Roustom et Abdel Rahim Zakaria. Les deux hommes sont arrêtés pour avoir pris part au braquage de la Blom Bank en apportant leur soutien à la déposante Sali Hafez, auteure de l’opération, le 14 Septembre dernier. Le dossier des deux détenus a été transféré lundi au procureur général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Oueidate, qui doit décider soit de les remettre en liberté, soit de les déférer devant le premier juge d’instruction de Beyrouth.

Sur place, les tensions couvent entre les manifestants et les forces de l’ordre, soutenues par l’armée, et des accrochages chroniques ont lieu depuis le matin. Alors que les contestataires tentent d’entrer par la force dans l’enceinte de l’établissement, trois bus transportant des agents de la police antiémeute ont été dépêchés sur place en fin de matinée en guise de renforts.

Ce sit-in prolongé laisse présager d’une escalade dont menacent d’ailleurs les manifestants.

La série de braquage de banques n’est pas sans faire craindre une récupération politique dans un contexte d’effondrement socio-économique sujet à toute forme d’instrumentalisation, et où les incidents sécuritaires itinérants se font d’ailleurs de plus en plus fréquents.