Les avocats d’un groupe de familles des victimes de l’explosion du 4 août 2020, Tammam el-Sahili et Choucri Haddad ont adressé lundi une lettre au Conseil supérieur de la magistrature, dans laquelle ils détaillent les raisons pour lesquelles le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate et le président de la 15e chambre civile de la cour d’appel de Beyrouth, Habib Mezher, ne peuvent pas participer  aux réunions du CSM consacrées à l’enquête au sujet de l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Ghassan Oueidate s’était récusé en décembre 2020 en raison de son lien de parenté avec le député Ghazi Zeaïter, dont la responsabilité administrative avait été retenue par le juge d’instruction, Tarek Bitar, dans le cadre de cette affaire. M. Bitar avait délivré un mandat d’arrêt contre le parlementaire qui était à l’époque des faits ministre des Transports publics. Quant au juge Mezher, proche du tandem Amal-Hezbollah, il avait été écarté du dossier après s’être emparé de manière abusive d’un recours en dessaisissement présenté contre Tarek Bitar par un autre ancien ministre des Transports, Youssef Fenianos, également poursuivi dans le cadre de cette affaire. Son comportement avait été vivement critiqué par de nombreux magistrats. Il avait fait l’objet d’une demande de renvoi pour suspicion légitime

Sur la base de ces explications, les avocats ont appelé l’instance juridique " à s’abstenir de prendre des décisions relatives à l’enquête, tant que le quorum n’est pas atteint ".