Le parti Kataëb a estimé mardi que la loi sur le budget votée lundi par la Chambre est "une gifle supplémentaire assénée aux Libanais ". Pour le parti de Samy Gemayel, la loi de finances 2022 " protège la classe au pouvoir qui a fui ses responsabilités et commis la même erreur qu’en 2017, en approuvant un budget illusoire et désastreux pouvant achever ce qui reste de l’économie libanaise".

"L’augmentation des salaires attribuée au secteur public va s’éroder en un temps record, compte tenu de l’impression supplémentaire de monnaie et de l’aggravation de l’inflation qui vont faire chuter le pouvoir d’achat de tous les Libanais", a martelé le parti Kataëb dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son bureau politique. Il a, à cet égard, réitéré son appel à "la désignation de sociétés d’audit qui évalueront la fonction publique afin d’éliminer les emplois fictifs alourdissant la structure de l’administration, conformément aux dispositions de la loi sur la grille des salaires de 2017 ".

"Un budget comme celui-ci pénalise les Libanais qui paient leurs impôts et les sociétés qui respectent la loi, ont poursuivi les Kataëb. Il les incite à l’évasion fiscale et à la transition vers l’économie parallèle, ce qui causera le basculement de l’économie libanaise dans l’illégalité totale", poursuit le communiqué. C’est ainsi que le parti Kataëb a justifié son choix de ne pas voter pour le projet de budget du gouvernement Mikati.

Il a réclamé un plan clair de redressement économique qui définirait les réformes réclamées par la communauté internationale et qui ouvrirait la porte à des négociations sérieuses avec le Fonds monétaire international et les États donateurs, en rétablissant la confiance.

"Un président courageux"

Par ailleurs, les Kataëb ont mis en garde contre "le fait de considérer que le vide présidentiel est inévitable". Il a insisté dans ce cadre sur la nécessité " d’élire un président courageux qui mettrait fin à la souffrance des Libanais et qui jouirait du soutien nécessaire pour aborder et régler tous les problèmes, dont ceux des armes du Hezbollah et des frontières ". Pour ce parti, le nouveau président devra "avoir une vision claire des moyens susceptibles de redresser le pays, ainsi qu’une capacité à communiquer avec l’étranger et à rétablir les relations internationales du Liban".

Évoquant le naufrage d’un bateau de migrants au large de Tartous, jeudi denier, le bureau politique des Kataëb a regretté que "le sort des Libanais soit de mourir en mer pour fuir la mort dans leur propre pays". Présentant ses condoléances aux familles des victimes, il a fait porter la responsabilité de la tragédie au pouvoir en place.