Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a révélé avoir demandé au Hezbollah " si le dossier de l’élection présidentielle libanaise est lié a celui du nucléaire iranien ", indiquant que le parti chiite lui avait assuré " qu’il n’y avait aucun rapport entre les deux dossiers ". M. Joumblatt a tenu des propos en ce sens au cours d’une interview accordée à la chaîne télévisée libanaise LBCI, lundi en fin de soirée.

L’élection présidentielle

Interrogé sur la candidature de Michel Moawad à la Magistrature suprême, le leader druze a répondu qu’il ne considérait pas ce dernier comme " un candidat de défi, du fait qu’il est le fils de feu René Moawad, l’ancien président de la République libanaise, père de l’accord de Taëf ". " Nous voulons un chef d’État qui soit capable de traiter les grands conflits par le biais du dialogue ", a souligné la leader du PSP. Et de poursuivre : " Je soutiens Michel Moawad, mais je reste ouvert à d’autres candidatures, telles que celles de l’ancien député Salah Honein ou du magistrat Chibli Mallat, qui sont également compétents à assumer la fonction présidentielle ". " En revanche, a-t-il précisé, la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié n’est que confrontation et défi ".

La formation du gouvernement

M. Joumblatt n’a pas hésité à ouvertement critiquer le Courant patriotique libre et son chef, Gebran Bassil, les accusant d’avoir bloqué la formation d’un nouveau gouvernement " dans le seul but de remplacer certains ministres par des personnalités provocatrices " et de " vouloir imposer leurs conditions ". " Nous ne participerons pas au gouvernement et nous refusons de proposer des noms à des postes ministériels. Le Premier ministre est plus que capable de choisir un successeur au ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi " (proche du PSP, NDLR), a-t-il estimé.

La délimitation de la frontière maritime avec Israël

Abordant le sujet de la délimitation de la frontière maritime avec Israël, Walid Joumblatt a expliqué que l’État hébreu a dû " céder aux pressions exercées par le Hezbollah " dans cette affaire. " Le Liban a besoin du Hezbollah, il ne faut surtout pas nier son existence, car cela serait une grave erreur, a-t-il prévenu. Cependant, il faudrait qu’il devienne un organisme de défense, régi par l’État, ce qui permettra par la suite à ce dernier d’élaborer une stratégie de défense nationale ", a-t-il ajouté.

Le leader du PSP s’est ensuite penché sur la question de la délimitation de la frontière terrestre avec la Syrie, défiant Bachar el-Assad de " prouver que les fermes de Chebaa et Kfarchouba ne sont pas libanaises ".