Le Liban a remis mardi sa réponse à la proposition américaine pour régler son litige sur la frontière maritime avec Israël, qui devrait permettre aux deux pays d’aller de l’avant dans l’exploitation d’importants gisements gaziers en Méditerranée orientale.
" La réponse a été remise aujourd’hui à l’ambassadrice des États-Unis ", a indiqué le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, dans le cadre d’une interview télévisée sur la LBCI.  " Je pense que (la réponse) est désormais entre les mains du médiateur américain ", a-t-il ajouté, précisant que cette réponse comprenait des " modifications " à la proposition soumise par Washington.
M. Bou Saab, chargé par le président Michel Aoun, de suivre le dossier de la délimitation des frontières avec Israël, avait reçu dans la matinée, l’ambassadrice des États-Unis, Dorothy Shea.

Il a aussi déclaré qu’il ne pensait pas que les changements proposés torpilleraient l’accord, que les pourparlers étaient si avancés que " les négociations sont presque terminées " et que le Liban a sécurisé tous les blocs maritimes qu’il considérait comme les siens.

Il a ajouté que le projet d’accord avait été réfléchi " en dehors des sentiers battus ". " Nous avons commencé à en parler comme s’il s’agissait d’un accord commercial ", a poursuivi Bou Saab.

Le projet de 10 pages dont le contenu n’a pas été rendu public, proposerait un accord selon lequel le forage dans le champ de Cana serait mené par une société sous licence libanaise qui donnerait à Israël une part des revenus.

Bien que cette société n’ait pas été encore officiellement nommée, des responsables libanais ont déjà laissé entendre qu’il s’agirait de TotalEnergies SE. Un haut responsable israélien avait d’ailleurs rencontré lundi à Paris, des représentants de cette compagnie, avait annoncé l’agence Reuters.

L’accord est " sur la bonne voie pour affirmer les droits du Liban sur l’ensemble de ses eaux ", avait annoncé plus tôt dans la journée, le Premier ministre sortant, Najib Mikati.
Les trois pôles du pouvoir s’étaient réunis la veille pour élaborer une réponse unifiée à la proposition des États-Unis, dont le contenu n’a pas a été rendu public, et se sont dit confiants de parvenir rapidement à un accord, faisant écho à un optimisme similaire de la part de l’État hébreu. Au terme de la réunion, Elias Bou Saab avait affirmé que la réponse du Liban contiendrait des " remarques " et des propositions d' "amendements ". " Les modifications réclamées par le Liban visent à rendre le texte plus clair et non sujet à interprétation ", a déclaré à l’AFP et sous couvert d’anonymat un responsable libanais impliqué dans les négociations. " Dans la pratique, nous avons obtenu tout ce que nous avons demandé ", a-t-il poursuivi. Il a ajouté que le tracé proposé par les États-Unis accorde à Beyrouth la totalité du champ gazier de Qana " dont l’exploitation revient désormais entièrement au Liban. "
La société française TotalEnergies devrait commencer à forer dans la zone dès qu’un accord est annoncé, selon lui.