Le groupe des députés du changement, hostile à la classe politique au pouvoir, semble vouloir continuer de bloquer l’accession d’un candidat porteur d’un projet politique en phase avec les constantes nationales, refusant de s’allier à l’opposition sous prétexte qu’elle faisait partie de la classe dirigeante pendant plusieurs années.

Le député issu des mouvements de contestation d’octobre 2019, Marc Daou a déclaré dimanche que le bloc parlementaire du changement (dont il fait partie) " a refusé de soutenir la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangieh à la présidence de la République ", lors d’une interview télévisée diffusée sur la chaîne libanaise LBCI.

M. Daou a par ailleurs indiqué que " le député Michel Mouawad n’est pas, pour l’heure, le candidat des 13 parlementaires du changement ". " Nous sommes libres de choisir la personnalité qui nous convient ", a-t-il précisé, ajoutant que " personne n’obtiendra facilement les 65 voix requises pour succéder au président sortant Michel Aoun ". " Nous nous dirigeons vers un vide présidentiel, c’est pourquoi il est nécessaire de créer un nouveau consensus politique, afin d’éviter les blocages au Parlement ", a-t-il conclu.

Toutefois, le groupe des députés du changement serait surtout en train de bloquer l’accession d’un candidat porteur d’un projet politique en phase avec les constantes nationales et les valeurs qu’il défend à la magistrature suprême, sous prétexte que l’opposition (constituée notamment des Forces libanaises, des Kataëb, du Parti socialiste progressiste, du bloc du Renouveau et de plusieurs indépendants) faisait partie de la classe dirigeante pendant plusieurs années.

C’est d’ailleurs ce que leur a reproché le patriarche maronite Béchara Raï dans son homélie dominicale, les critiquant ouvertement pour leur refus de se rallier à l’opposition parlementaire, quelques jours avant la seconde séance électorale pour l’élection d’un nouveau chef de l’État, qui se tiendra le jeudi 13 octobre. Le chef de l’Église maronite n’a pas hésité à contester leur comportement en révélant que " le peuple n’est pas très rassuré par le slogan de changement ".