Les FSI avaient annoncé samedi matin avoir déjoué une vaste opération de trafic de captagon à destination de Riyad.

Le ministre libanais de l’Intérieur, Bassam Maoulawi, a affirmé samedi sur son compte Twitter que Beyrouth “fera échec avec la plus grande détermination” aux opérations de contrebande vers les pays du Golfe.

“Nous serons toujours à l’affût et redoublerons d’efforts en matière de sécurité proactive, en toute détermination, pour faire échec à toute opération de contrebande vers l’étranger à partir du Liban, notamment vers l’Arabie saoudite et les pays du Golfe. Nous réitérons notre affirmation que le Liban ne sera pas une plate-forme pour exporter des sources de mal à ses frères”, a indiqué M. Maoulawi.

Cette déclaration intervient après l’annonce samedi par les Forces de sécurité intérieure (FSI) de la mise en échec d’une opération de trafic de quatre millions de pilules de Captagon cachées dans une cargaison de sacs de café à destination de l’Arabie saoudite via la Jordanie.

Dans un communiqué publié samedi, les FSI ont indiqué qu’à l’issue d’une vaste opération des renseignements, elles avaient mené une perquisition dans un entrepôt à Bir Hassan, dans la banlieue sud de Beyrouth, les 4 et 5 décembre, ce qui a permis la saisie de la cargaison de Captagon destinée à l’Arabie saoudite, ajoute le communiqué.

Les FSI ont ensuite démantelé le réseau de trafiquants, dirigé par deux personnes, un Libanais récidiviste, arrêté à l’aéroport de Beyrouth alors qu’il s’apprêtait à fuir vers la Turquie, et un Syrien, appréhendé à Aramoun. Interrogés, les deux hommes ont reconnu les faits.

Les forces de l’ordre ont également annoncé la saisie le mois dernier d’un million et demi de comprimés de captagon dissimulés dans des palettes en bois qui devaient être exfiltrés via le port de Beyrouth.

L’une des raisons de la crise actuelle avec les pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, est le trafic de stupéfiants, surtout de captagon, dont le Liban est devenu une plaque-tournante depuis une décennie.

Riyad pointe essentiellement du doigt la responsabilité de l’Iran et du Hezbollah à ce niveau, au point d’avoir suspendu les importations de fruits et légumes du Liban en avril 2021, au lendemain de la saisie de 5,3 millions de comprimés de captagon et autres substances dissimulés dans une cargaison de grenades, à bord de camions frigorifiques en provenance du pays du Cèdre.

La mise au pas de ce trafic de stupéfiants à partir du Liban, entre autres opérations de “déstabilisation à l’encontre de la région”, est l’un des points soulevés dans le cadre de la feuille de route conjointe franco-saoudien rendu publique samedi dernier à Jeddah à l’issue de l’entretien entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS).

Depuis, cette revendication est revenue dans les déclarations communes avec différents pats du Golfe publiées à la suite des différentes étapes de la tournée de MBS dans la région ces derniers jours, notamment les Emirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn.