Dans un entretien diffusé en différé sur les ondes de la LBC dans le cadre de l’émission Vision 2030 sous le thème, « La France au Liban, un médiateur ou un partenaire », l’ambassadrice de France Anne Grillo s’est exprimée sur les attentes qu’auraient la France, les pays du Golfe et la communauté internationale, de la part du gouvernement libanais, plus précisément du Premier ministre, Nagib Mikati, après la visite du président français Emmanuel Macron en Arabie Saoudite.
« L’acquis » de cette visite en début du mois de décembre a été d’obtenir « un début d’accord politique de principe » avec le prince héritier Mohammad ben Salmane, « une main tendue au Liban qui doit faire la part de son travail », « une porte entrouverte », a précisé la diplomate. Elle est revenue sur sa rencontre de suivi avec le président Michel Aoun, au lendemain des réunions de Djeddah. Elle lui aurait fait remarquer, selon ses propos, que si la France a pu faire cette entreprise de bons offices, « il fallait aussi que les autorités libanaises nous retrouvent à mi-chemin et fassent leur part du travail », les réformes attendues ayant vocation d’abord d’arrêter l’effondrement économique et financier, en incluant aussi une question de sécurité, à savoir que ce pays devrait être capable de « contrôler ses frontières et d’arrêter les activités de trafic, notamment de stupéfiants ». « C’est à ces conditions que la France et l’Arabie Saoudite seraient prêtes à participer au soutien au Liban », a-t-elle déclaré, en insistant sur « l’écoute » dont lui a fait montre le président libanais.
Le Premier ministre responsable
« Le président m’a écouté attentivement, et a confirmé sa détermination en tant que chef de l’Etat à faciliter tout ce qui pouvait être fait pour mettre ce pays sur la voie du redressement », a-t-elle déclaré, en précisant toutefois que « la tâche revient au Premier ministre », en tant qu’autorité « responsable ». « C’est d’ailleurs pour cela que le président Macron et le prince héritier l’ont contacté », a-t-elle ajouté. Mais l’entretien avec Mme Grillo n’a pas fait mention de la visite au Liban de l’émissaire français, Pierre Duquesne, chargé de la coordination du soutien international au Liban, entamée lundi matin au Grand sérail, alors que se confirment des informations préliminaires selon lesquelles sa tournée n’inclura ni la présidence de la République, ni la présidence de la Chambre.
Pas d’alignement sur l’Arabie
Interrogée sur ce qui ressemble à un « alignement » de la France sur la position saoudienne qui accorderait la priorité au désarmement du Hezbollah, l’ambassadrice a insisté sur le fait que « la France ne s’aligne pas sur tel ou tel pays ». « Le déplacement du président (français en Arabie) est marqué du sceau de la constance », la constante étant que « nous sommes ici pour aider le Liban, un Liban qui soit uni dans sa diversité, en sécurité, prospère et souverain ». Et de préciser : « Nous sommes un pays qui comme chaque pays fait ce qu’il estime qui doit être fait. Au regard des liens avec le Liban, nous avons fait le choix que nous sommes seuls à pouvoir faire, le choix de répondre à l’urgence d’éviter l’effondrement total du pays. C’est notre choix et c’est ce que nous avons dit à l’Arabie Saoudite. Je ne vois pas le sujet en terme d’alignement, mais de cohérence de notre position ».
Le Hezbollah, partie intégrante du système politique
La France dialogue-t-elle avec le Hezbollah sur ces sujets ? « Nous parlons au Hezbollah comme à tous les acteurs politiques. La réalité c’est que le Hezbollah fait partie intégrante du système politique et institutionnel. Des Libanais ont voté pour lui », a indiqué Anne Grillo en rappelant que le parti est représenté au sein du Parlement, des conseils municipaux et du gouvernement. Défendant l’approche « pragmatique » de la France, elle souligne qu’il n’est pas possible de faire comme si le Hezbollah n’existait pas. « Oui nous parlons au Hezbollah comme à l’ensemble des acteurs politiques, de façon franche, on se passe les messages quand cela est nécessaire, ça suppose aussi d’assumer nos points de divergence, comme la question des armes », a-t-elle nuancé. « Un pays souverain suppose que le monopole de la violence légitime appartient à l’Etat et la France a condamné les activités militaires du Hezbollah dans la région et en Syrie », a-t-elle rappelé avant de conclure : « Donc si vous voulez vraiment aider le Liban, que cette réalité vous plaise ou pas, l’essence même de la diplomatie c’est de se parler même si c’est difficile de parler avec ceux avec qui nous ne sommes pas nécessairement d’accord ».
Assistance humanitaire directe
Sur les mécanismes de l’aide humanitaire envisagée, l’ambassadrice a précisé qu’un fonds alimenté conjointement par l’Arabie Saoudite et la France, ainsi que d’autres partenaires du Golfe, servira à financer des projets qui bénéficient à la population libanaise. « Le principe est agréé et c’est une avancée, a souligné Mme Grillo. Nous travaillons pour finaliser les contours de ce réceptacle de stabilisation et pour identifier ensemble » les projets, a-t-elle dit, en confirmant qu’il s’agit bien d’une « assistance directe qui ne passe pas par l’Etat ». « C’est une condition posée par l’Arabie Saoudite et la communauté internationale », a-t-elle rappelé.
« L’acquis » de cette visite en début du mois de décembre a été d’obtenir « un début d’accord politique de principe » avec le prince héritier Mohammad ben Salmane, « une main tendue au Liban qui doit faire la part de son travail », « une porte entrouverte », a précisé la diplomate. Elle est revenue sur sa rencontre de suivi avec le président Michel Aoun, au lendemain des réunions de Djeddah. Elle lui aurait fait remarquer, selon ses propos, que si la France a pu faire cette entreprise de bons offices, « il fallait aussi que les autorités libanaises nous retrouvent à mi-chemin et fassent leur part du travail », les réformes attendues ayant vocation d’abord d’arrêter l’effondrement économique et financier, en incluant aussi une question de sécurité, à savoir que ce pays devrait être capable de « contrôler ses frontières et d’arrêter les activités de trafic, notamment de stupéfiants ». « C’est à ces conditions que la France et l’Arabie Saoudite seraient prêtes à participer au soutien au Liban », a-t-elle déclaré, en insistant sur « l’écoute » dont lui a fait montre le président libanais.
Le Premier ministre responsable
« Le président m’a écouté attentivement, et a confirmé sa détermination en tant que chef de l’Etat à faciliter tout ce qui pouvait être fait pour mettre ce pays sur la voie du redressement », a-t-elle déclaré, en précisant toutefois que « la tâche revient au Premier ministre », en tant qu’autorité « responsable ». « C’est d’ailleurs pour cela que le président Macron et le prince héritier l’ont contacté », a-t-elle ajouté. Mais l’entretien avec Mme Grillo n’a pas fait mention de la visite au Liban de l’émissaire français, Pierre Duquesne, chargé de la coordination du soutien international au Liban, entamée lundi matin au Grand sérail, alors que se confirment des informations préliminaires selon lesquelles sa tournée n’inclura ni la présidence de la République, ni la présidence de la Chambre.
Pas d’alignement sur l’Arabie
Interrogée sur ce qui ressemble à un « alignement » de la France sur la position saoudienne qui accorderait la priorité au désarmement du Hezbollah, l’ambassadrice a insisté sur le fait que « la France ne s’aligne pas sur tel ou tel pays ». « Le déplacement du président (français en Arabie) est marqué du sceau de la constance », la constante étant que « nous sommes ici pour aider le Liban, un Liban qui soit uni dans sa diversité, en sécurité, prospère et souverain ». Et de préciser : « Nous sommes un pays qui comme chaque pays fait ce qu’il estime qui doit être fait. Au regard des liens avec le Liban, nous avons fait le choix que nous sommes seuls à pouvoir faire, le choix de répondre à l’urgence d’éviter l’effondrement total du pays. C’est notre choix et c’est ce que nous avons dit à l’Arabie Saoudite. Je ne vois pas le sujet en terme d’alignement, mais de cohérence de notre position ».
Le Hezbollah, partie intégrante du système politique
La France dialogue-t-elle avec le Hezbollah sur ces sujets ? « Nous parlons au Hezbollah comme à tous les acteurs politiques. La réalité c’est que le Hezbollah fait partie intégrante du système politique et institutionnel. Des Libanais ont voté pour lui », a indiqué Anne Grillo en rappelant que le parti est représenté au sein du Parlement, des conseils municipaux et du gouvernement. Défendant l’approche « pragmatique » de la France, elle souligne qu’il n’est pas possible de faire comme si le Hezbollah n’existait pas. « Oui nous parlons au Hezbollah comme à l’ensemble des acteurs politiques, de façon franche, on se passe les messages quand cela est nécessaire, ça suppose aussi d’assumer nos points de divergence, comme la question des armes », a-t-elle nuancé. « Un pays souverain suppose que le monopole de la violence légitime appartient à l’Etat et la France a condamné les activités militaires du Hezbollah dans la région et en Syrie », a-t-elle rappelé avant de conclure : « Donc si vous voulez vraiment aider le Liban, que cette réalité vous plaise ou pas, l’essence même de la diplomatie c’est de se parler même si c’est difficile de parler avec ceux avec qui nous ne sommes pas nécessairement d’accord ».
Assistance humanitaire directe
Sur les mécanismes de l’aide humanitaire envisagée, l’ambassadrice a précisé qu’un fonds alimenté conjointement par l’Arabie Saoudite et la France, ainsi que d’autres partenaires du Golfe, servira à financer des projets qui bénéficient à la population libanaise. « Le principe est agréé et c’est une avancée, a souligné Mme Grillo. Nous travaillons pour finaliser les contours de ce réceptacle de stabilisation et pour identifier ensemble » les projets, a-t-elle dit, en confirmant qu’il s’agit bien d’une « assistance directe qui ne passe pas par l’Etat ». « C’est une condition posée par l’Arabie Saoudite et la communauté internationale », a-t-elle rappelé.
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