Depuis 2019, 185 personnes soupçonnées de "collaboration" avec Israël ont été arrêtées au Liban, "parmi lesquelles 182 ont été recrutées après le début de la crise économique", selon un responsable sécuritaire rapporté par l’AFP. Il s’agit d’un record par rapport aux années qui ont précédé la crise économique de 2019, lorsque quatre ou cinq personnes étaient arrêtées par an pour espionnage au profit d’Israël, principalement des militaires ou des employés du secteur des télécommunications. D’après le responsable qui a voulu garder l’anonymat, parmi les personnes arrêtées, "165 ont été déférées devant la justice, dont 25 ont été condamnées".

"C’est la première fois qu’on a affaire à des arrestations de cette ampleur pour des accusations de collaboration" avec l’ennemi, selon un autre haut responsable sécuritaire. Cela est dû notamment à la crise économique inédite et à l’effondrement de la monnaie nationale, qui "ont poussé les Libanais à chercher de nouvelles sources de revenus et à obtenir des devises", estime-t-il. "Il semble que les Israéliens y aient trouvé une opportunité et ont créé des profils de fausses entreprises sur les réseaux sociaux " pour attirer des Libanais, ajoute-t-il.

Les enquêtes ont montré que les Israéliens ont ensuite contacté par téléphone les demandeurs d’emploi, selon une source sécuritaire. Certains détenus ont admis qu’ils se doutaient qu’ils travaillaient pour le compte d’Israël, disant l’avoir fait par aversion pour le Hezbollah, d’après le haut responsable.

Selon le premier responsable, deux des personnes arrêtées avaient "envoyé des e-mails au Mossad (service de renseignement extérieur israélien), demandant à travailler pour son compte".

En janvier 2022, 21 personnes avaient été arrêtées lors d’une opération sécuritaire visant à démanteler 17 réseaux d’espionnage pour le compte d’Israël.

Avec AFP