Le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a reçu mardi après-midi l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, à la tête d’une délégation du Comité de suivi des décisions d’al-Azhar et du document sur la fraternité humaine. La rencontre a eu lieu en présence des anciens ministres Khaled Kabbani, Ahmed Fatfat, Tarek Mitri et Hassan Mneimneh, des anciens députés Farès Souhaid et Ammar Houry, et de MM. Antoine Haddad, Antoine Courban, Khaled Ziadeh et Mohammad Sammak.

À l’issue de la rencontre, M. Siniora a exprimé l’espoir "que la nouvelle année soit bénéfique au Liban, et qu’il puisse sortir de la crise actuelle". Rappelant que le Comité de suivi rend visite à Mgr Audi chaque année, il a rendu hommage à un ancien membre du comité, l’ancien ministre Mohammed Chatah, "assassiné (le 27 décembre 2013) parce qu’il avait une vision claire et beaucoup d’amour pour le Liban".

M. Siniora a appelé à "aller au cœur des problèmes pour les résoudre", soulignant que "la solution commence par l’élection d’un nouveau président de la République et l’arrêt des pratiques de certains députés, qui votent blanc ou déposent des bulletins qui ne mènent à aucun résultat".

"Le Liban a besoin d’élire un président qui soit le symbole de l’unité du pays et non le président d’un groupe de Libanais", a martelé M. Siniora. Il a mis l’accent sur la nécessité de "tirer des leçons de l’expérience récente que nous avons vécue qui nous a conduits en enfer, comme l’avait dit l’ancien chef de l’État Michel Aoun". De même a-t-il insisté sur la nécessité d’"élire un président qui puisse emmener le Liban et les Libanais vers l’avenir et non les maintenir confinés dans le passé".

M. Siniora a appelé au respect de la Constitution, rejetant "les mauvaises interprétations et jurisprudences qui nous ont menés à cette situation". " Il faut élire un président et former un gouvernement qui respecte le système démocratique et la présence d’une majorité et d’une minorité", a-t-il avancé.

À la question de savoir qui est son candidat à la présidence, M. Siniora a répondu: "Ce n’est pas moi, mais les députés qui nomment les candidats. Nous voulons un président qui puisse emmener le Liban et les Libanais vers l’avenir, et sortir le Liban de ses crises économique, sécuritaire, politique et nationale."

Et M. Siniora de conclure: "Il y a une possibilité, et un besoin urgent, d’élire un président. Cette étape sera un début, mais elle devra s’accompagner de sagesse afin de restituer à l’État libanais sa pleine autorité, car la dualité actuelle ne doit pas se poursuivre."