La série noire continue: un bateau de migrants clandestins a coulé samedi au large de Selaata faisant deux morts. L’embarcation, un bateau de plaisance, était surchargé, l’Armée libanaise et la Finul ont, en effet, pu sauver 200 personnes qui étaient à bord.

L’armée libanaise a secouru samedi près de 200 migrants, principalement syriens, après que leur embarcation partie du Liban a fait naufrage, tuant un enfant et une femme, ont indiqué l’armée et des proches de rescapés.

" Trois bateaux des forces navales, accompagnés d’un bateau de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) sont arrivés sur les lieux du naufrage au large de Selaata ", dans le nord du pays, a indiqué l’armée sur Twitter.

" Le personnel a procédé au sauvetage des quelques 200 personnes ", qui tentaient de " quitter illégalement les eaux territoriales libanaises ", a-t-elle ajouté.

Toutefois, " une femme et un enfant sont morts ", a rapporté à l’AFP une source au sein des services de sécurité.

Un Zodiac de l’Armée libanaise s’approche du bateau surchargé et sur le point de couler.

Selon un correspondant de l’AFP au port de Tripoli, hommes, femmes et enfants, Syriens pour la plupart, mais aussi une cinquantaine de Libanais, étaient à bord.

Des dizaines de proches étaient massés au port, comme Younès Jomaa, installé au Liban, mais originaire d’Idleb dans le nord-ouest syrien.

" Je comptais partir avec mon frère, mais je n’ai pas pu rassembler la somme suffisante ", a-t-il raconté à l’AFP, ajoutant que son frère s’était " endetté pour partir ".

" On ne peut plus vivre dans ce pays, ni en Syrie ", où la guerre a tué depuis 2011 environ un demi million de personnes, lance-t-il encore.

" On meurt dans ce pays, on va essayer tous les jours de prendre la mer ", renchérit Ahmed Yassine, Syrien dont la soeur et le beau-frère font partie des migrants secourus. " Moi-même si j’avais eu l’argent, je serais parti avec eux ".

Fin septembre, une embarcation partie du Liban avait fait naufrage au large de la Syrie, faisant une centaine de morts, l’un des bilans les plus meurtriers en Méditerranée orientale.

Le Liban accueille plus d’un million de réfugiés syriens et s’enfonce depuis trois ans dans une grave crise économique.

Si longtemps l’immigration illégale a principalement concerné Syriens et Palestiniens, le Liban connaît depuis 2020 une augmentation du nombre de départs, notamment de Libanais, à la recherche d’une vie meilleure en Europe, notamment sur l’île de Chypre, à 175 kilomètres des côtes libanaises.

Selon l’ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1.500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer entre janvier et novembre 2021.

Avec AFP