Le scandale de la dilapidation des fonds publics au niveau du secteur de l’électricité a récemment refait surface dans le sillage de la vive polémique qui a opposé ces derniers jours le chef du gouvernement sortant Najib Mikati, le ministre de l’Énergie Walid Fayad, et le président de l’Autorité des achats publics, Jean Ellieh, au sujet, entre autres, du financement du fuel-oil destiné aux centrales de production du courant. Si ce dossier revêt un caractère aussi infamant c’est parce qu’il constitue l’une des causes de l’effondrement actuel dans lequel se débat le Liban.

 

Certes, la profonde crise socio-économique et financière qui a transformé le quotidien des Libanais en enfer a été principalement provoquée par la stratégie maléfique du Hezbollah, étalée sur plusieurs années, visant à provoquer la déconstruction de l’État et le sabotage de l’économie et de l’ensemble des secteurs vitaux du pays. Cela ne dégage pas pour autant la lourde responsabilité directe de ceux qui ont pris en charge pendant une douzaine d’années le ministère de l’Énergie et qui se sont obstinés à vouloir gérer eux-mêmes le secteur de l’électricité.

 

Le 20 décembre dernier, dans le cadre des "Rencontres d’Ici Beyrouth", nous avions organisé une table ronde sur le sujet, avec comme intervenants le député Antoine Habchi, M. Jean Ellieh et M. Ghassan Beydoun, ex Directeur général de l’Investissement au ministère de l’Energie. Compte tenu de l’importance de ce dossier en tous points explosif, et afin de mettre en relief l’ampleur de la dilapidation des fonds publics dans ce secteur de l’électricité, qui a coûté au Trésor une quarantaine de milliards de dollars, soit près de la moitié de la dette publique – totalement partie en fumée – nous reproduirons dans une série de trois rappels successifs les principales idées maitresses que ces trois intervenants avaient exposé lors de la table ronde du 20 décembre.

Dans un premier rappel, le député Antoine Habchi expose, dans quatre courts extraits de son intervention, des chiffres et des faits précis qui illustrent la non gouvernance et l’affairisme ravageur qui ont gravement miné le secteur de l’électricité et de l’énergie au cours des dix dernières années.