Affairisme dévastateur ; non gouvernance ; absence totale de transparence ; clientélisme partisan ; contournement des lois en vigueur ; court-circuitage des mécanismes de contrôle… Tel est en peu de mots – et non des moindres – le diagnostic que nous avons pu esquisser dans le cadre des Rencontres d’Ici Beyrouth afin d’expliquer, à la faveur de notre dernière table ronde, comment et pourquoi le secteur de l’électricité a englouti en une dizaine d’années près d’une quarantaine de milliards de dollars de dettes pour aboutir en définitive à une heure d’alimentation de courant par jour!

Le dossier répugnant de l’électricité a fait l’objet ces derniers jours d’un déballage public dans le prolongement d’une nouvelle polémique et d’attaques frontales relancées dans les plus hautes sphères de l’État. Nous avons donc reproduit à titre de rappel, et pour recadrer le débat sur l’essentiel, les passages les plus significatifs et les plus percutants des exposés présentés par les trois intervenants qui avaient pris part à la table ronde: le député Antoine Habché, M. Jean Ellieh, président de l’Autorité des achats publics, et M. Ghassan Beydoun, ancien directeur général de l’Investissement au ministère de l’Énergie.


Après le rappel des principaux passages des interventions du député Antoine Habchi (qui avait relevé chiffres à l’appui la dilapidation des fonds publics dans le secteur en question), et de M. Ellieh, qui avait dénoncé l’absence de gestion saine et de bonne gouvernance – et donc l’inexistence d’un véritable plan de redressement – nous rapportons aujourd’hui les points forts de l’exposé de M. Beydoun qui explique notamment comment les ministres qui se sont succédé ces dernières années à la tête du ministère de l’Énergie se sont employés à court-circuiter le rôle du directeur général, censé contrôler la conformité aux lois en vigueur des décisions et des mesures prises au niveau de l’exécutif.

Alors que les Libanais sont toujours dans l’attente de l’élection d’un président de la République digne de ce nom, il est sans doute grand temps de dénoncer sans détours les véritables causes profondes qui ont abouti à l’effondrement de l’État, des finances publiques et des principaux secteurs vitaux du pays.