" Le but de la visite est de mettre l’accent sur la concertation et démentir les rumeurs selon lesquelles le PSP aurait tourné le dos à Michel Moawad, alors qu’en fait, nous recherchons ensemble une solution ", a précisé le député Wael Abou Faour.

Une délégation de la Rencontre démocratique et du Parti socialiste progressiste, conduite par le député Teymour Joumblatt, a rendu visite mercredi au député et candidat présidentiel Michel Moawad à Baabda. Cette réunion intervient à la suite de la tentative du chef du PSP Walid Joumblatt de débloquer la présidentielle en proposant au Hezbollah les noms de trois candidats. Michel Moawad, candidat de l’opposition souverainiste depuis le début du processus électoral il y a trois mois, avait estimé que cette initiative n’avait pas été assez coordonnée avec les autres composantes de l’opposition.

À l’issue de la rencontre, le député Wael Abou Faour a indiqué que " le chemin franchi aux côtés de M. Moawad est basé sur des convictions partagées, relatives à la souveraineté, la réforme et l’unité nationale "." Dès le premier jour, nous avons appuyé la candidature de Michel Moawad pour ses caractéristiques et avons mené une bonne bataille qui a rassemblé un grand nombre de voix ", a déclaré Wael Abou Faour. " Mais il était clair dès le départ, pour les deux parties, que nous allions essayer de convaincre les autres blocs d’appuyer cette candidature, et certains ont été convaincus. Et il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une question de personne ", a-t-il ajouté.

Il a précisé que le but de la visite est de " mettre l’accent sur la concertation et démentir les rumeurs selon lesquelles le PSP aurait tourné le dos à Michel Moawad alors qu’en fait nous recherchons ensemble une solution ".

Il a expliqué que le chef du PSP, Walid Joumblatt " frappe à toutes les portes à la recherche d’une solution ". En réponse à une question, il a indiqué : " Si une séance parlementaire se tient, nous voterons pour Michel Moawad. Mais en fait, nous recherchons, avec lui, un compromis. Nous rejetons sa qualification par certains de candidat de défi. Il est à nos yeux un candidat d’entente et nous aurions voulu que d’autres blocs le soutiennent. Nous n’avons pas d’autre candidat, et recherchons, en concertation avec lui et nos autres partenaires, une solution ".

De son côté, M. Moawad a déclaré que " cette réunion était nécessaire pour renforcer la coordination, qui s’était quelque peu ébranlée lors des dernières semaines, et s’entendre sur une feuille de route pour l’avenir ".

Il a réitéré que sa candidature " vise à libaniser l’échéance présidentielle libanaise au lieu d’attendre un accord entre tous les pays, qui risque de tarder alors que le citoyen libanais paie le prix de chaque jour qui passe ". Il a rappelé qu’il est porteur d’un projet national pour tous les Libanais, basé sur le respect de la Constitution et de Taëf, la justice, les réformes et le retour du Liban dans le giron arabe et international ", et ne fera aucune compromission à son sujet.

" Il ne s’agit pas du tout d’un problème de noms ", a indiqué le député de Zghorta, ajoutant : " Nous faisons face à un blocage et une tentative de torpiller la Constitution pour maintenir le statu quo, empêcher l’édification de l’État et préserver les intérêts de certains aux dépens de l’intérêt du peuple libanais. Nous devons confronter cette tentative ensemble ".

Dans ce cadre, Michel Moawad a souligné que " l’expérience de 2014 ne sera pas rééditée, à savoir de nous avoir à l’usure pour élire un président qui constitue un prolongement de la situation actuelle ou qui vise à soumettre le Liban à des projets étrangers ". Il a enfin relevé que l’effritement de l’opposition sera perçu comme un signe de faiblesse par le camp adverse, mettant l’accent sur l’importance de l’unité de l’opposition.