Deux Libanais, Élias Haddad et Ahmad al-Mohammad, sont toujours portés disparus, quatre jours après le séisme qui a frappé lundi à l’aube le sud de la Turquie et le nord de la Syrie. Pour leurs familles, l’attente est de plus en plus pénible.

Les équipes de secours essaient toujours de sauver les personnes ensevelies sous les décombres, quatre jours après le séisme qui a frappé lundi à l’aube le sud de la Turquie et le nord de la Syrie. Élias Haddad figure au nombre des personnes toujours portées disparues. Pour sa famille au Liban, l’attente est de plus en plus pénible. "Rien de nouveau… Mais les équipes sur place disent entendre encore des voix de sous les ruines de l’hôtel où il se trouvait. Espérons qu’Élias va bien", murmure son frère Georges, les mots entrecoupés par des essoufflements en raison de la peur et de la fatigue.

Originaire de Kfarmatta, Élias Haddad s’est rendu dimanche soir à Antioche, avec son ami Bassel Habkouk. Ils comptaient y passer quelques jours. Bassel Habkouk a été extrait vivant mercredi matin des décombres de l’hôtel.

Un autre Libanais, Ahmad al-Mohammad, est également porté disparu. Dans une interview accordée à Houna Loubnan, sa fiancée, Duaa Ossman, affirme qu’elle est en contact avec le consul du Liban en Turquie, qui n’a jusqu’à présent "aucune information le concernant". Ahmad s’était rendu en Turquie, en espérant trouver du travail pour améliorer ses conditions de vie.

Opération de sauvetage en cours

Malgré le bilan macabre de 20.000 morts en Turquie et en Syrie, les équipes libanaises dépêchées sur les lieux pour aider aux opérations de secours ont réussi à sauver des vies, dont celle d’une femme âgée jeudi matin en Turquie, et la veille celle d’une femme enceinte et de sa fille.

Pour rappel, des équipes de l’armée, de la Croix-Rouge libanaise et de la Défense civile ont été dépêchées à Elbistan, en Turquie, et Jablé (Lattaquié), en Syrie. Elles sont accompagnées de quatre responsables des opérations. "Nos équipes à Elbistan tentent pour le moment de sauver 11 personnes qui se trouvent toujours sous les décombres d’un bâtiment", souligne à Ici Beyrouth Mansour Srour, directeur des opérations à la Défense civile. "Elles ont récemment réussi à leur parler après avoir détecté hier (mercredi) leur présence", poursuit-il.

Pour le directeur général de la Défense civile, Raymond Khattar, les conditions climatiques rendent les opérations difficiles. "Le trajet était périlleux, les dégâts causés par le séisme et la neige ont fait que nos équipes ont mis neuf heures, au lieu de quatre, pour atteindre leur zone d’intervention depuis l’aéroport d’Adana", nous explique-t-il. Vingt volontaires de la Défense civile ont été dépêchés en Turquie et vingt autres en Syrie. "En Turquie la température peut atteindre -14oC la nuit", ajoute-t-il.

"Même avec des gants étanches, soulever les débris et intervenir dans les décombres devient une tâche quasi-impossible, affirme de son côté Mansour Srour. La nourriture est limitée et le contact avec nos équipes reste rare du fait que la majorité des lignes téléphoniques sont coupées."