Le chef du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, devrait annoncer sous peu sa volonté de ne pas se porter aux prochaines élections législatives, voire de ne pas présenter de listes électorales sous les couleurs de son parti.
M. Hariri, qui se trouve hors du Liban depuis des mois, a informé ses proches et cadres de cette décision la semaine dernière via Zoom, évoquant des prétextes personnels, politiques et financiers.
Selon des sources proches du dossier, M. Hariri aurait pris cette décision il y a quelques temps déjà, mais plusieurs milieux, notamment au sein de sa famille, ont tenté de le pousser à faire marche arrière et diverses personnalités se sont mobilisées pour trouver des voies de sortie à cette crise, surtout au plan financier, mais en vain.
L’absence de sources de financement pour la campagne électorale reste la principale raison de la décision de M. Hariri. Le chef du courant du Futur n'a pas réussi à persuader les Émiratis de financer sa campagne, Abou Dhabi lui ayant fait comprendre de manière assez explicite qu'il ne souhaitait pas s’attirer les foudres de Riyad. Or l’Arabie saoudite maintient jusqu’à l’heure son veto à un retour de l’ancien Premier ministre.
Une solution envisagée aurait été de financer la campagne par le biais de candidatures d’hommes d’affaires sur les listes du Futur, comme l'avait fait le Courant patriotique libre lors des législatives de 2018. Mais cette initiative ne semble pas avoir connu une fin heureuse. In fine, le courant du Futur soutiendra des listes formées par des personnalités proches de lui, dont la plupart seront des personnalités aisées, avec le maintien d’un nombre restreint des députés actuels du courant à leurs côtés.
La crise du courant du Futur et les moyens d’y parer intervient dans un contexte de dispersion sans précédent sur la scène sunnite, délaissée et sans leadership fort à même de préserver ses intérêts, contrairement à la situation des autres communautés. Ce qui exacerbe sans doute cet état de frustration et de désenchantement est le sentiment sunnite d’avoir été lâché par son autorité de référence régionale après les récentes décisions saoudiennes qui considèrent désormais l'arène libanaise comme un seul espace sans distinction sur base communautaire.
Toutes les tentatives émanant de personnalités sunnites bien connues des électeurs de la communauté ou d’outsiders qui tentent de s’imposer maintenant en tant qu’alternative, n’ont pas réussi à supplanter Saad Hariri. La majorité sunnite continue de considérer ce dernier comme son leader, tout en reconnaissant ses erreurs et ses mauvais choix, le dernier en date étant justement… sa décision de jeter l’éponge lors des prochaines législatives et de laisser la scène sunnite désemparée et en quête d’alternative.
Selon les dernières statistiques réalisées par un parti politique, si un certain pourcentage de l'électorat n'hésitera pas à voter pour des personnalités issues de la société civile et des groupes de la thawra, par conviction de la nécessité d’un changement qui renverserait la donne - et les piliers de l’establishment avec, il n’en va pas de même de la majorité sunnite, peu convaincue par les options qui lui sont proposées. Même Bahaa Hariri n'a pas réussi à se tailler une présence en bonne et due forme, à même de lui garantir une reprise du flambeau familial. Les directeurs du projet de Bahaa Hariri au Liban sont d’ailleurs conscients de cette réalité, mais évoque un effet boule de neige, sans attendre de résultats impressionnants lors des prochaines élections. Petit à petit, l’oiseau fait son nid, soulignent-ils, le regard tourné sur les échéances qui suivront. Leur projet ne fait que démarrer aujourd'hui, disent-ils, et ne prendra certainement pas fin avec les résultats des législatives de 2022.
Même le Premier ministre, Nagib Mikati, qui insiste sur la survie de son gouvernement malgré son incapacité à le réunir, envisage également de remplacer Hariri. Après s'être imposé comme le premier dirigeant sunnite de la ville de Tripoli lors des dernières élections, M. Mikati essaie d'élargir le champ de son leadership, ce que d'éminentes sources politiques considèrent comme quasi impossible, le mieux qu’il puisse espérer est qu'il revienne en tant que le chef d'un nouveau gouvernement après les élections.
M. Hariri, qui se trouve hors du Liban depuis des mois, a informé ses proches et cadres de cette décision la semaine dernière via Zoom, évoquant des prétextes personnels, politiques et financiers.
Selon des sources proches du dossier, M. Hariri aurait pris cette décision il y a quelques temps déjà, mais plusieurs milieux, notamment au sein de sa famille, ont tenté de le pousser à faire marche arrière et diverses personnalités se sont mobilisées pour trouver des voies de sortie à cette crise, surtout au plan financier, mais en vain.
L’absence de sources de financement pour la campagne électorale reste la principale raison de la décision de M. Hariri. Le chef du courant du Futur n'a pas réussi à persuader les Émiratis de financer sa campagne, Abou Dhabi lui ayant fait comprendre de manière assez explicite qu'il ne souhaitait pas s’attirer les foudres de Riyad. Or l’Arabie saoudite maintient jusqu’à l’heure son veto à un retour de l’ancien Premier ministre.
Une solution envisagée aurait été de financer la campagne par le biais de candidatures d’hommes d’affaires sur les listes du Futur, comme l'avait fait le Courant patriotique libre lors des législatives de 2018. Mais cette initiative ne semble pas avoir connu une fin heureuse. In fine, le courant du Futur soutiendra des listes formées par des personnalités proches de lui, dont la plupart seront des personnalités aisées, avec le maintien d’un nombre restreint des députés actuels du courant à leurs côtés.
La crise du courant du Futur et les moyens d’y parer intervient dans un contexte de dispersion sans précédent sur la scène sunnite, délaissée et sans leadership fort à même de préserver ses intérêts, contrairement à la situation des autres communautés. Ce qui exacerbe sans doute cet état de frustration et de désenchantement est le sentiment sunnite d’avoir été lâché par son autorité de référence régionale après les récentes décisions saoudiennes qui considèrent désormais l'arène libanaise comme un seul espace sans distinction sur base communautaire.
Toutes les tentatives émanant de personnalités sunnites bien connues des électeurs de la communauté ou d’outsiders qui tentent de s’imposer maintenant en tant qu’alternative, n’ont pas réussi à supplanter Saad Hariri. La majorité sunnite continue de considérer ce dernier comme son leader, tout en reconnaissant ses erreurs et ses mauvais choix, le dernier en date étant justement… sa décision de jeter l’éponge lors des prochaines législatives et de laisser la scène sunnite désemparée et en quête d’alternative.
Selon les dernières statistiques réalisées par un parti politique, si un certain pourcentage de l'électorat n'hésitera pas à voter pour des personnalités issues de la société civile et des groupes de la thawra, par conviction de la nécessité d’un changement qui renverserait la donne - et les piliers de l’establishment avec, il n’en va pas de même de la majorité sunnite, peu convaincue par les options qui lui sont proposées. Même Bahaa Hariri n'a pas réussi à se tailler une présence en bonne et due forme, à même de lui garantir une reprise du flambeau familial. Les directeurs du projet de Bahaa Hariri au Liban sont d’ailleurs conscients de cette réalité, mais évoque un effet boule de neige, sans attendre de résultats impressionnants lors des prochaines élections. Petit à petit, l’oiseau fait son nid, soulignent-ils, le regard tourné sur les échéances qui suivront. Leur projet ne fait que démarrer aujourd'hui, disent-ils, et ne prendra certainement pas fin avec les résultats des législatives de 2022.
Même le Premier ministre, Nagib Mikati, qui insiste sur la survie de son gouvernement malgré son incapacité à le réunir, envisage également de remplacer Hariri. Après s'être imposé comme le premier dirigeant sunnite de la ville de Tripoli lors des dernières élections, M. Mikati essaie d'élargir le champ de son leadership, ce que d'éminentes sources politiques considèrent comme quasi impossible, le mieux qu’il puisse espérer est qu'il revienne en tant que le chef d'un nouveau gouvernement après les élections.
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