La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a dressé le tableau de la situation locale devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban Joanna Wronecka, ainsi que le sous-secrétaire général aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, ont exposé jeudi leurs conclusions sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU devant ce même organe.

Cette présentation s’est faite dans le cadre du rapport que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doit présenter au Conseil de sécurité et couvre la période allant du 3 novembre 2022 au 20 février 2023.

Pour rappel, la résolution 1701, qui a mis fin à la guerre menée par Israël contre le Liban en 2006, et qui avait été approuvée à l’unanimité par les gouvernements libanais (qui comprenait alors 2 membres du Hezbollah) et israélien, prévoyait entre autres "l’application intégrale des dispositions de l’accord de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) qui exigent le désarmement de tous les groupes armés au Liban, afin que, conformément à la décision du gouvernement libanais du 27 juillet 2006, seul l’État libanais soit autorisé à détenir des armes et à exercer son autorité au Liban".

Le vide présidentiel

Mme Wronecka a d’abord abordé le dossier de la présidentielle. Elle a ainsi estimé que "l’impact du vide présidentiel qui approche de son cinquième mois, contribue à la paralysie des institutions de l’État, à un moment où le pays a le plus besoin d’actions urgentes et efficaces de sa part". Ce vide "sape la capacité du pays à aborder ses défis socio-économiques, sécuritaires et humanitaires pressants, alors que les citoyens sont confrontés à de plus en plus de difficultés", a déclaré la coordinatrice spéciale aux membres du Conseil de Sécurité.

Mme Wronecka a ensuite cité des exemples de la misère vécue au quotidien par les Libanais, comme les effets ricochets de la dévaluation de la livre sur l’inflation, le pouvoir d’achat de la population et le taux de pauvreté, mais aussi le déclin des services publics essentiels comme l’eau, l’énergie, l’éducation, la santé et les frustrations émanant des grèves prolongées du secteur public.

Elle a regretté l’absence d’efforts pour adopter et mettre en œuvre les réformes nécessaires à un redressement économique et financier. Elle a conclu ce volet en appelant les dirigeants libanais à " faire montre de flexibilité et à se dépêcher d’élire un président ".

Les élections municipales

Soulignant l’importance de toutes les échéances constitutionnelles libanaises, la coordinatrice spéciale a applaudi les préparatifs, par le ministère de l’Intérieur, des élections municipales prévues pour mai. Elle a cependant noté que d’autres démarches devraient être adoptées par le Parlement et le gouvernement libanais pour que ces élections soient réalisées dans les délais. Toujours au sujet des municipales, elle a relevé qu’il s’agit d’une opportunité pour renforcer la participation et la représentation des femmes.

La sécurité et la résolution 1701

Concernant la situation sécuritaire, Mme Wronecka a commencé par saluer les efforts menés par l’armée libanaise et les forces de sécurité "malgré les contraintes budgétaires", et a fait part de son vœu de voir se renforcer le soutien international aux forces militaires qu’elle a qualifiées de "partenaires de confiance", afin que la stabilité et la sécurité soient préservées au Liban. Elle s’est également félicitée de la coopération entre l’armée et la FINUL au sud du pays, la jugeant importante pour une mise en œuvre réussie de la résolution 1701.

Les membres du Conseil de sécurité ont eux aussi souligné l’importance cruciale de la résolution 1701 pour la "sécurité et la stabilité du Liban, d’Israël et de la région".

Dans un communiqué publié à l’occasion de cette présentation devant le Conseil de sécurité, le bureau de la coordinatrice spéciale de l’ONU relève "des obligations non-remplies par les deux parties", mais salue "leur engagement envers la mise en œuvre de la 1701 et les démarches entreprises en coordination avec la FINUL pour maintenir le calme le long de la Ligne bleue".

Mme Wronecka s’est par ailleurs jointe aux membres du Conseil de sécurité pour réitérer la condamnation du meurtre du jeune Casque bleu Seán Rooney, lors d’une attaque perpétrée dans le village d’al-Aqabiya (Liban-Sud) contre un convoi du contingent irlandais de la FINUL.

Les membres du Conseil de sécurité ont insisté sur la nécessité que justice soit faite dans cette affaire, mais aussi dans de nombreux autres cas non résolus au Liban, y compris la tragique explosion au port de Beyrouth, "à travers le rôle-clé d’une justice indépendante et impartiale".

Mme Wronecka s’est félicitée de l’unanimité qui s’est manifestée au sein du Conseil de sécurité en ce qui concerne les impératifs de paix, de sécurité et de stabilité du Liban mais aussi de la disposition de la communauté internationale à offrir le soutien demandé au pays.

Elle a toutefois précisé que "les solutions durables et à long terme aux problèmes auxquels celui-ci est confronté ne pourront être que nationales et tributaires des leaders libanais".

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