Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a annoncé lundi que l’heure d’été entrera en vigueur officiellement dans la nuit de mercredi à jeudi. "Le Conseil des ministres a décidé de maintenir la décision ministérielle du 20 août 1998 qui consiste à adopter deux horaires, l’horaire d’hiver et l’horaire d’été", a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion extraordinaire du cabinet, convoquée dimanche soir.

Cette réunion a été consacrée à la polémique qui a éclaté après la décision prise jeudi dernier par M. Mikati remettre à la nuit du 20 au 21 avril (c’est-à-dire à la fin du Ramadan), le passage à l’horaire d’été, plutôt que son entrée en vigueur le dernier week-end du mois de mars, comme c’est le cas en Europe et dans de nombreux autres pays. "L’horaire d’été débutera dans la nuit de mercredi à jeudi, a poursuivi M. Mikati. Nous sommes contraints de nous accorder un délai de 48 heures pour régler quelques questions techniques liées à la décision ministérielle (prise le 23 mars)."

Dénonçant la dimension confessionnelle qu’a prise sa décision, M. Mikati a expliqué que celle-ci avait fait l’objet de plusieurs mois de concertations et qu’il y a eu des précédents dans ce sens. "Soyons clairs, le problème n’est pas dans le passage à l’heure d’été ou la prorogation de moins d’un mois de l’horaire d’hiver, mais dans la vacance à la Première Magistrature, a lancé M. Mikati. Ce n’est pas moi, en tant que Premier ministre, qui suis responsable de cette vacance, mais les dirigeants politiques et les chefs spirituels concernés, notamment les blocs parlementaires qui ont provoqué un défaut de quorum au cours des onze séances consacrées à l’élection d’un président de la République (en allusion aux députés du tandem Amal-Hezbollah et du Courant patriotique libre, NDLR), et ceux qui se sont engagés à ne pas assurer le quorum tant que les différentes parties ne se seraient pas entendues sur le nom d’un candidat face au candidat de l’autre partie (en l’occurrence Michel Moawad)."

"Aujourd’hui, nous avons résolu une seule problématique pour faire face au discours confessionnel, mais je mets les différentes parties face à leurs responsabilités nationales pour protéger la paix civile, l’économie nationale et le fonctionnement des services publics", a encore ajouté M. Mikati, appelant à "l’élection d’un président de la République et à la formation d’un nouveau gouvernement, dans les plus brefs délais".

Soulignant qu’il a "enduré en silence les accusations" et les "calomnies" dont il fait l’objet, M. Mikati a confié que la solution la plus facile pour lui serait de se récuser et la plus difficile de continuer à assumer ses responsabilités. "Je représente tous les Libanais, toutes appartenances politiques et communautaires confondues, mais je représente aussi une composante nationale fondamentale, et j’en suis fier, a-t-il insisté. La communauté sunnite a toujours été nationale et a préservé, à travers l’histoire, l’unité du pays et des institutions. Elle a ainsi oeuvré, à travers ses élites et ses dirigeants, à élaborer des projets nationaux, non sectaires, endurant les assassinats de ses muftis, des présidents des Conseils des ministres, de ses hommes politiques et religieux pour des raisons nationales (…). Malgré cela, elle n’a pas dévié de son engagement en faveur du vivre-ensemble. Elle continuera à exercer une action nationale non communautaire."

Dénonçant ce qu’il a estimé être une campagne calomnieuse contre lui, M. Mikati a souligné, sur un ton quelque peu excédé, qu’il est " presque à bout de patience "…

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