La grève entamée par les employés d’Ogero perturbe le réseau Internet au Liban, mettant en lumière l’importance des fournisseurs d’accès (FAI) locaux et les défis auxquels ils font face pour assurer une connexion stable et sécurisée.

Depuis la grève entamée le vendredi 24 mars par les employés d’Ogero, la connexion Internet est perturbée dans plusieurs régions du pays. Alors que les fournisseurs d’accès légaux passent par Ogero, les fournisseurs de quartiers très souvent illicites ne sont pas contrôlés par le fournisseur officiel, ce qui garde connectés une partie des Libanais et maintient l’autre isolée du monde.

L’accès au Web est largement répandu au Liban, 76% de la population y ayant accès. Cependant, la vitesse de connexion est relativement lente avec une moyenne de téléchargement d’environ 10 Mbps (mégaoctets par seconde), inférieure à la moyenne mondiale de 96,63 Mbps.

Qui fait quoi ?

Si, au Liban, il existe plusieurs fournisseurs d’accès Internet (FAI), qui offrent des services adaptés aux besoins des clients, la qualité et la vitesse de la connexion varient en fonction de l’emplacement géographique, de l’infrastructure locale et du fournisseur choisi.

Ogero, fournisseur public contrôlé par le gouvernement, offre des services de haut débit dans l’ensemble du pays. IDM, Cyberia, Sodetel et Terranet sont considérés comme les principaux fournisseurs d’accès Internet privés, offrant des services de fibre optique, d’ADSL et des services de câbles télévisés. À cela s’ajoutent des fournisseurs d’accès Internet "de quartier", tels que Cedarcom, Cable One, Newroz Telecom, Saadé Zone et Waves, offrant des services plus adaptés aux besoins des abonnés. Tout d’abord, ils divisent leur clientèle en différents groupes en fonction de leurs besoins, de leur budget, de leur emplacement géographique, de leur type de connexion, etc. Ils proposent ensuite des offres adaptées à chaque segment de clientèle.

Les FAI de quartier offrent également des services personnalisés en fonction des besoins spécifiques de leurs clients. Par exemple, ils peuvent proposer des forfaits Internet avec une vitesse plus élevée pour les joueurs en ligne, des forfaits pour les professionnels nécessitant une bande passante (quantité de données qui peuvent être transférées en une période donnée entre deux points d’un réseau informatique) plus importante… Ils peuvent proposer des services gratuits ou payants en fonction de la qualité du contenu et des besoins de leur clientèle.

Enfin, les FAI de quartier peuvent offrir des services complémentaires, tels que la sécurité Internet, la sauvegarde de données, la gestion de la bande passante, etc. Ces services peuvent être utiles pour les clients souhaitant une protection supplémentaire en ligne ou pour les entreprises souhaitant une gestion plus efficace de leur réseau.

La plupart des petits FAI au Liban utilisent une combinaison de technologies pour assurer un accès Internet à leurs clients. Les fournisseurs d’accès peuvent se connecter au backbone Internet ou dorsale Internet (qui permet d’interconnecter le trafic acheminé entre différents secteurs géographiques) par le biais de liens en fibre optique ou de connexions par satellite.

La fibre optique est considérée comme l’une des technologies les plus rapides pour fournir aux clients une connexion Internet de qualité. Les connexions par satellite sont particulièrement utiles pour les clients situés dans des zones reculées ou difficiles d’accès, où les connexions terrestres ne sont pas disponibles ou peu fiables. Les réseaux sans fil sont également utilisés pour fournir des services Internet dans des zones densément peuplées où les connexions filaires peuvent être difficiles à installer.

Les équipements nécessaires pour faire fonctionner Internet, tels que les routeurs, les commutateurs, les serveurs, les ordinateurs, les téléphones mobiles, les tablettes, les modems et les récepteurs Wi-Fi nécessitent tous de l’électricité pour fonctionner. Dans de nombreux cas, les modems ou les routeurs qui fournissent une connexion Internet à domicile ou au bureau sont alimentés par une prise de courant électrique.

Cependant, il est important de noter que la qualité de l’alimentation électrique peut affecter la qualité de la connexion Internet. Si l’alimentation électrique est instable ou si elle subit des fluctuations, cela peut provoquer des coupures Internet ou des ralentissements de la connexion. Par conséquent, les fournisseurs d’accès Internet s’efforcent de maintenir une alimentation électrique stable et fiable pour leurs équipements afin de garantir à leur tour une connexion Internet stable et fiable pour leurs clients.

Connecter le Liban au monde

Chypre devient une plaque tournante importante des télécommunications dans la région de la Méditerranée grâce aux deux câbles sous-marins Arsinoe et Cadmos 2. Arsinoe, opérationnel à partir de 2022, remplacera Alexandros pour relier Marseille, Chypre et l’Égypte, offrant une connexion plus rapide et plus fiable avec une capacité de transmission de données de 40 téraoctets par seconde. Cadmos 2 remplacera Cadmos à partir de fin 2024 pour relier Chypre à Beyrouth, avec une capacité de transmission de données de 24 téraoctets par seconde, renforçant la sécurité et la résilience des réseaux de communication de la région.

La Banque du Liban (BDL) doit régler une cotisation internet de six millions de dollars chaque année. C’est une somme importante qui représente un coût élevé pour le pays. Afin de pouvoir les régler Ogero a été obligé d’augmenter ses tarifs.

Dans certaines régions du monde, les fournisseurs d’accès Internet peuvent utiliser des technologies telles que le courant porteur en ligne pour transmettre des données via le réseau électrique. Cette technologie utilise le réseau électrique existant pour transmettre des signaux de données. Cela permet de fournir une connexion Internet dans des zones où les infrastructures de télécommunications traditionnelles sont absentes ou limitées.

La sécurité en ligne reste enfin un autre problème tout aussi important au Liban, avec plusieurs cas de cybercriminalité signalés chaque année. Est-il besoin de rappeler la nécessité pour les utilisateurs d’Internet de prendre des précautions élémentaires de sécurité, telles que l’utilisation d’un logiciel antivirus et d’éviter de partager des informations sensibles en ligne…

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