Le chef des Kataëb Samy Gemayel a estimé mercredi que le discours tenu par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, "nous ramène six ans en arrière". Le cheikh Kassem avait affirmé que le pays se trouve devant l’alternative suivante: soit l’élection du chef des Marada Sleiman Frangié à la tête de l’État, soit le vide. M. Gemayel faisait ainsi allusion aux deux années qui avaient précédé l’élection en 2016 de Michel Aoun à la tête de l’État. À l’époque, le tandem Amal-Hezbollah et le Courant patriotique libre avaient bloqué l’élection présidentielle pour assurer l’accession de Michel Aoun à la première magistrature de l’État, une manœuvre que Samy Gemayel avait dénoncée, soulignant qu’il s’agissait de placer le pays face au choix suivant: "Notre président ou le vide."

"Nous rejetons de tels propos", a lancé M. Gemayel à l’issue d’une rencontre à Saïfi avec Michel Moawad, député de Zghorta et candidat à la présidentielle. "Ce sont les Libanais qui décident de l’avenir de leur pays, a-t-il insisté. Nous ne permettrons à personne de décider, à notre place."

De son côté, M. Moawad a affirmé que la bataille "que nous menons vise à sauver le pays". "Cela commence par l’échéance présidentielle, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe. Notre bataille a pour objectif de restituer à l’État sa dignité et de sauver la population de l’humiliation, de la mort et de la pauvreté". Et le candidat d’insister sur la nécessité de "rétablir les relations avec notre environnement arabe et international, de se conformer à la Constitution et de mener les réformes nécessaires".

Michel Moawad a conclu: "Nous tendons la main à toutes les parties pour parvenir à une solution. Nous n’accepterons pas qu’un candidat de la moumanaa accède à la présidence de la République."