Le président de la commission parlementaire des Droits de l’homme, Michel Moussa, a tenu une réunion avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, consacrée à la situation dans les prisons. Une situation que le parlementaire a qualifiée de "catastrophique" à cause notamment de "la crise économique qui affecte l’accès à la nourriture et aux soins médicaux".

À l’issue de la réunion, M. Moussa a expliqué que la population carcérale fait face à trois problèmes principaux. Le premier est en rapport avec les soins médicaux. Malgré l’établissement d’un centre hospitalier près de la prison de Roumieh par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les frais d’hospitalisation des prisonniers sont toujours un sujet de discorde vu le manque de fonds.

Le deuxième problème, selon M. Moussa, est la sécurité alimentaire, les fournisseurs menaçant d’arrêter les livraisons parce qu’ils ne sont pas payés.

Le dernier point évoqué par le député est la lenteur des procédures judiciaires et le retard au niveau des verdicts. "Aujourd’hui, 80% de la population carcérale est en attente de jugement, a-t-il dit. Ce point avait été évoqué par le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, lors d’une émission télévisée le 11 mai, lorsqu’il avait déclaré que l’accélération des jugements ou la loi d’amnistie générale contribuerait à résoudre d’une façon substantielle le problème de la surpopulation dans les prisons."

Selon M. Moussa, il n’est pas possible aujourd’hui de construire de nouvelles prisons, "mais nous voulons fixer des objectifs réalisables". Il existe une commission ministérielle, créée par M. Mikati, pour améliorer les conditions de vie dans les prisons. "C’est le cadre le plus approprié pour désamorcer cette bombe à retardement", a-t-il conclu.