Des échauffourées ont eclaté dimanche devant la plage publique de Saïda entre un groupe d’activistes plaidant en faveur de la liberté du port du maillot de bain, et des citoyens conservateurs, notamment des islamistes, prônant " la pudeur et la vertu ". Les forces de sécurité sont intervenues pour rétablir le calme.

Le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, a souligné, dans une déclaration télévisée, que “la culture et la liberté doivent être respectées”, ajoutant: “Nous cherchons à établir un État civil et la plage est une propriété publique. J’entreprendrai les contacts nécessaires avec les ministres concernés pour trouver une solution.”

De son côté, le député Mark Daou, qui s’est rendu sur place, a déclaré que “les Libanais ont le droit d’aller aux plages publiques habillés comme ils le souhaitent, la liberté d’expression et de croyance est un droit pour tous.”

Crédit photo Al Markazia

En matinée, un groupe d’habitants s’était rassemblé devant la plage pour s’opposer au port du maillot de bain, tandis qu’un autre groupe, composé notamment d’organisations féministes et d’activistes, a plaidé pour la liberté d’expression et la tolérance.

Crédit photo Al Markazia

La municipalité de Saïda a installé un grand panneau à l’entrée de la plage publique, indiquant des règles et consignes, notamment le port de vêtements décents et l’interdiction de l’alcool et des boissons. Samedi, le président de la municipalité, Mohammad Saoudi, avait interdit les deux rassemblements, et indiqué que “la municipalité n’a pas encore ouvert la plage publique”.

On rappelle que le 14 mai, deux cheikhs accompagnés de leurs partisans avaient sommé des groupes de baigneurs de quitter la plage publique en qualifiant la tenue des femmes présentes d’indécente. Celles-ci portaient des maillots de bain. L’une de ces femmes, Mayssa Hanouni Yaafouri, avait porté plainte contre les hommes religieux en question.

Le comportement des cheikhs avait suscité une vague d’indignation. Des groupes d’activistes ont appelé à un rassemblement en faveur de la liberté et de la tolérance. Par ailleurs, des appels à une contre-manifestation avaient également circulé sur les réseaux sociaux, “en faveur de la pudeur, de la vertu et contre la nudité.”