Le député Marwan Hamadé, membre du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique présidé par le député Taymour Joumblatt, a souligné, dans une interview accordée à This is Beirut, que le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, voulait présenter sa démission l’année dernière pour permettre l’élection d’une nouvelle direction.

Il avait cependant ajourné sa démarche en raison des législatives du 15 mai 2022 et de la nébuleuse que représentait la succession de Michel Aoun à la tête de l’État.

L’annonce de sa démission aujourd’hui coïncide avec l’anniversaire du retrait israélien du Sud-Liban, le 25 mai 2000, "mais elle n’a rien à voir avec le " Jour de la libération ", l’élection présidentielle ou toute autre date", a précisé M. Hamadé. "Il s’agit simplement d’une affaire interne", a-t-il ajouté, en expliquant que, conformément au règlement interne du parti, le chef du PSP doit présenter sa démission un mois avant le congrès annuel du parti "pour permettre à ses membres de soumettre leur candidature".

En présentant sa démission jeudi, M. Joumblatt a également appelé à la tenue du congrès du parti le 25 juin pour élire son successeur. Il avait aussi chargé le secrétariat général de lancer à cet effet les préparatifs et la procédure prévus par le règlement intérieur.

Interrogé sur la possibilité que Taymour Joumblatt succède à son père à la tête du parti, M. Hamadé a répondu: "Je ne peux pas prédire le résultat de l’élection, mais je sais que Walid Joumblatt ne désignera pas de successeur".

Le leader druze a cependant présenté Taymour Joumblatt, dans diverses déclarations et interventions, comme étant son successeur au niveau du leadership druze.

Dans le même ordre d’idées, une source proche de M. Joumblatt a indiqué que sa démission s’inscrit dans le cadre d’une procédure régulière qui a lieu tous les quatre ans.

Citées par Houna Loubnan, des sources également proches du chef du PSP ont indiqué que sa décision est à lier à la question des équilibres internes, alors que des tractations politiques sont menées pour débloquer la présidentielle. De mêmes sources, on souligne qu’en se retirant de la direction du parti, Walid Joumblatt a voulu éviter d’embarrasser son allié de toujours, le président de la Chambre et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, alors que ce dernier reste attaché à la candidature du chef des Marada, Seiman Frangié, à la tête de l’État. Un choix principalement contesté par son fils, Taymour, et que M. Joumblatt soutient. Il l’a d’ailleurs lui-même rapporté devant des personnalités et des députés qu’il a rencontrés récemment.

Selon les mêmes sources, Taymour Joumblatt fait partie du groupe politique farouchement opposé à la candidature de Sleiman Frangié et suit une nouvelle ligne politique qui repose sur une coordination plus soutenue avec les forces de l’opposition, dans le but de tirer le Liban de la crise multifacettes dans laquelle il est plongé.