À l’occasion du 36e anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, le chef du courant de la Dignité, le député Fayçal Karamé, s’est adressé à ceux qui, selon lui, "rejettent les réconciliations arabes récentes, car elles mettent fin à leur discours sectaire et à leur projet de division".

Dans un discours un peu décousu, le député Karamé a voulu mettre l’accent sur son rôle fédérateur en tant que chef sunnite, voulant s’imposer comme le nouveau leader de la communauté.

"Nous sommes déterminés à rester dans ce pays et nous ne vous laisserons pas le diviser", a-t-il martelé.

Il a également mis l’accent sur son rôle et celui de son bloc parlementaire nouvellement formé, "L’Entente nationale", le qualifiant de "plus grand bloc sunnite du Liban".

Il a fustigé ceux qui, selon lui, ont procédé à la diffamation de cette initiative en les accusant de vouloir garder la communauté sunnite divisée et sans décision. "Nous leur répondons qu’à travers ce bloc (parlementaire), nous tendons la main à tous nos confrères pour redonner à cette communauté sa grandeur et son prestige", a poursuivi M. Karamé.

Le député a aussi insisté sur son rôle de représentant des sunnites, discréditant le chef du gouvernement sortant et l’accusant de ne pas être à la hauteur de sa charge. Rappelons dans ce contexte que messieurs Karamé et Mikati sont tous deux originaires de Tripoli.

Il a ainsi reproché au gouvernement sortant, et plus particulièrement à son chef, Nagib Mikati, de n’avoir aucun plan pour remédier à la crise. Il l’a par ailleurs critiqué d’avoir omis la commémoration de l’assassinat de Rachid Karamé, "mort en martyr pour le Liban, lui qui était véritablement un Premier ministre", assurant que Tripoli ne l’oublierait pas.

M. Karamé s’est ensuite adressé sur un ton cinglant au chef du gouvernement lui disant que Tripoli n’a pas besoin de lui.

Pour rappel, l’ancien Premier ministre Rachid Karamé est mort assassiné le 1er juin 1987 dans un attentat à bord d’un hélicoptère. L’actuel chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait été accusé du meurtre en 1984, puis inculpé en 1999. En 2005, et suite au retrait des forces syriennes du Liban, M. Geagea avait été gracié, mais la famille de M. Karamé n’a jamais accepté ce jugement.