L’expression qui peut le mieux résumer la douzième réunion parlementaire consacrée à l’élection d’un président de la République, est celle que Razi Hajj, député FL, a formulée mercredi matin, à son arrivée, Place de l’Étoile. " Le choix à faire aujourd’hui est entre le candidat de l’État et celui du mini-État ", a-t-il dit au micro de la MTV, en allusion aux anciens ministres, Jihad Azour, soutenu par une large coalition parlementaire constituée autour de l’opposition, et Sleiman Frangié, dont la candidature est appuyée par la minorité que représente le tandem Amal-Hezbollah.

Contrairement aux séances précédentes au cours desquelles aucun bloc parlementaire ne pouvait, au premier tour, assurer à son candidat -officiel (Michel Moawad, candidat de l’opposition) ou officieux- la majorité de voix parlementaires requises pour accéder au second tour, celle d’aujourd’hui pourrait receler une surprise.

Jihad Azour ne semble pas trop loin de cette majorité, mais toute la question reste de savoir si le tandem Amal-Hezbollah va respecter les règles du jeu démocratique et permettre au Liban de se doter d’un chef de l’Etat. Malheureusement, Place de l’Etoile, personne ne se fait d’illusions sur le sort de cette séance, d’autant que la veille, le président de la Chambre, Nabih Berry, avait estimé dans une interview au quotidien Al-Liwa, que " le défaut de quorum est un droit démocratique, conformément à la Constitution ".

A moins d’une heure de la séance, un député du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est lancé dans un long plaidoyer sur la séance d’aujourd’hui pour arriver à la conclusion suivante : " Au Liban, un président n’est élu que sur la base d’une entente ".

Interrogé au sujet d’un possible de défaut de quorum et prié de commenter la majorité constituée autour de la candidature de Jihad Azour, il a répondu : " Et nous, nous avons la majorité populaire ".