Lors des prêches prononcés mercredi à l’occasion de la fête de l’Adha, les muftis et cheikhs ont insisté sur un message principal : la nécessité d’accélérer le processus d’élection d’un président de la République, qui constituerait un premier pas vers le redressement du pays.

Le secrétaire de Dar Al-Fatwa, le cheikh Amin Kurdi, représentant le mufti de la République cheikh Abdel Latif Derian, a récité la prière de la fête à la mosquée Mohammed el-Amine, au centre-ville de Beyrouth, en présence de nombreux officiels. Dans le prêche qu’il a prononcé, cheikh Kurdi s’est demandé : " Qui assume ses responsabilités pour que les échéances nationales soient respectées ? Jusqu’à quand continuera-t-on à mépriser la dignité du peuple? " " La véritable politique réside dans le respect des droits des citoyens auxquels il faut assurer des conditions de vie décentes ", a-t-il ajouté.

De son côté, le mufti de Saïda, cheikh Salim Soussan, a déclaré, dans son prêche, à la mosquée Bahaeddine Hariri : "Rendre justice dans notre société n’est pas chose facile, en raison de la corruption et du chaos actuels". Le mufti a relevé " l’absence des services publics fondamentaux au sein de l’État ", soulignant que " nous avons besoin de personnes sincères et loyales et d’un plan de sauvetage ".

Pour sa part, le mufti de Tripoli et du Liban-nord, cheikh Mohammad Imam a fait valoir, dans son prêche dans la mosquée Almansouri, les vertus de la fête, précisant que les " responsables politiques n’agissent pas selon les ordres de Dieu, ni selon la confiance qui leur a été accordée, ni selon l’intérêt du peuple et de la nation ".

C’est à partir de la mosquée al Imamein al Hassanein à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, que l’uléma Ali Fadlallah s’est penché sur les circonstances actuelles par lesquelles passe le pays. Il a indiqué que " les besoins les plus élémentaires des Libanais ne sont pas satisfaits, et ils sont incapables d’accéder à leurs dépôts bancaires, ce qui se répercute sur la sécurité et la stabilité du pays ". Il a mis l’accent sur " l’importance d’élire un président de la République, puis de former nouveau gouvernement ", soulignant que la meilleure voie à suivre est celle du dialogue.