La crise des réfugiés syriens au Liban est traitée au ralenti par la communauté internationale alors que le pays du Cèdre compte environ deux millions et demi de réfugiés syriens, soit 40% de sa population totale (qui comprend Libanais, Palestiniens et travailleurs étrangers présents sur le territoire national).
Entre 2017 et 2021, de nombreuses opérations de rapatriement des réfugiés syriens ont été organisées, ayant permis le retour en Syrie de 400.000 déplacés, selon un reportage diffusé mercredi soir par la chaîne télévisée locale MTV.
En 2022, lors de la reprise de ces opérations de rapatriement, de nombreuses organisations internationales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch avaient ouvertement critiqué le Liban allant jusqu’à l’accuser de " racisme ".
Mercredi, le Parlement européen a voté une résolution qui accuse le Liban " d’inciter à la haine contre les réfugiés ". L’institution a également appelé Beyrouth à arrêter le rapatriement des réfugiés, appelant les pays membres de l’Union européenne à poursuivre leur soutien à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ainsi qu’aux réfugiés syriens.
Thierry Mariani, député au Parlement européen, a déclaré à l’issue du vote de mercredi, que la décision constitue "une insulte aux Libanais et à leur avenir". Dans un tweet publié sur son compte mardi, le député français mettait en garde contre le vote de cette résolution et appelait ses collègues à voter contre cette mesure.
Interviewé par la MTV, le député du Courant patriotique libre, Simon Abiramia, a indiqué que cette décision est "un appel implicite visant à implanter les réfugiés au Liban".
Toujours dans le même reportage, Eva Oueiss, spécialiste des affaires européennes, a insisté sur le fait que " les Libanais qui entretiennent des relations avec des membres du Parlement européen doivent unir leurs efforts pour faire modifier la position de l’instance européenne sur la question des réfugiés ".
