Marwan Hamadé, député du Rassemblement démocratique, a affirmé mardi que le " refus des forces chrétiennes du dialogue (pour lequel pousse le camp de la moumanaa (le Hezbollah et ses alliés, Ndlr) a changé la donne ". Et d’ajouter : " En évitant le dialogue, l’on serait en train de protéger l’accord de Taëf, surtout que le camp de la moumanaa y attache beaucoup d’importance pour que leur candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié, accède à la présidence de la République, scénario qui s’était produit en 2016 ".

Dans une interview accordée à la Voix du Liban, il a souligné que " le communiqué publié à l’issue de la réunion lundi, du groupe des cinq (Égypte, Qatar, France, Arabie saoudite et États-Unis), a déçu beaucoup de personnes qui comptaient sur l’hypothèse du dialogue ".

M. Hamadé a également précisé que le communiqué " incite à l’élection d’un président de la République et que les députés ont été directement invités à s’acquitter de cette tâche et à accomplir leur devoir constitutionnel ".

Il a, dans ce sens, mis l’accent sur la nécessité " d’éviter le dialogue, de se référer aux décisions de la Ligue des États arabes et de veiller à l’application de l’accord de Taëf ".

De son côté, le président du Conseil national pour la levée de l’occupation iranienne, Farès Souhaid, a réagi, mardi au communiqué de la réunion du groupe des cinq. Sur son compte Twitter, il a écrit : " l’élément essentiel à retenir du communiqué est l’attachement au document d’entente nationale (accord de Taëf), selon lequel le Liban est une patrie souveraine, libre et indépendante, patrie définitive pour tous ses habitants (…) arabe dans son identité et son appartenance ".

A cela, il a ajouté : " C’est une occasion en or pour ceux qui s’opposent à l’occupation iranienne du Liban, le communiqué exigeant la mise en œuvre de la Constitution et des décisions de la Ligue des États arabes ".

De son côté, le député Fouad Makhzoumi a indiqué sur son compte Twitter que la déclaration conjointe de la deuxième réunion du groupe des Cinq sur le Liban a renforcé les demandes que certains députés revendiquaient, notamment " l’engagement des députés à respecter leur responsabilité constitutionnelle, à élire un président intègre, et à prioriser les intérêts du Liban ; la mise en œuvre des réformes économiques, en particulier celles recommandées par le Fonds monétaire international ; la mise en œuvre d’une réforme judiciaire et l’application de la souveraineté de la loi, en particulier en ce qui concerne l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth ; la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que des accords et autres résolutions internationales ; et  la disposition des cinq pays à travailler avec le Liban pour soutenir la mise en œuvre de mesures de réforme et la réitération de leur soutien au Liban ".

On rappelle à cet égard que l’Égypte, le Qatar, la France, l’Arabie saoudite et les États-Unis planchent depuis l’été 2022 sur la recherche d’une sortie de crise au Liban. La première concertation avait eu lieu en septembre 2022 à New York, en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, et avait débouché sur une déclaration commune, " réaffirmant l’attachement à l’accord de Taëf et à l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ". Ce groupe des 5 s’était réuni par la suite en février 2023 à Paris. Ont participé notamment à la dernière réunion, l’envoyé spécial du président français, Jean-Yves Le Drian, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, et l’ambassadeur du royaume saoudien au Liban Walid Boukhari.