Le Hezbollah persiste et signe : Après avoir accueilli une conférence d’opposants bahreinis, provoquant la colère de Manama contre le Liban, en décembre dernier, cette formation entraîne aujourd’hui le Liban dans un nouveau champ miné. Elle accueillera mercredi à 15h 30 dans la banlieue sud de Beyrouth, un meeting oratoire d’opposants saoudiens qui doivent commémorer le sixième anniversaire de l’exécution par Riyad de Nemr Baker el-Nemer.
Ce farouche opposant à la famille royale saoudienne avait été jugé et condamné à mort pour terrorisme et incitation à la discorde en 2016 par les autorités de Riyad. Des cadres du Hezbollah doivent s’exprimer durant ce meeting placé sous haute surveillance par les autorités libanaises et scruté par le royaume dont les rapports avec le Liban restent ébranlés à cause de l’incapacité de Beyrouth de mettre fin aux attaques récurrentes du parti de Hassan Nasrallah contre lui.
Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne panarabe, Al-Hadath, le ministre libanais de l’Intérieur a indiqué qu’il sera demandé aux participants de ne pas s’en prendre à l’Arabie saoudite, en insistant sur le fait que le Premier ministre Nagib Mikati est " le porte-parole du gouvernement au nom de qui il s’exprime ". Une façon d’anticiper et de dire que les propos qui seront tenus pour la circonstance ne représentent pas le gouvernement libanais. M. Mikati avait déjà critiqué la campagne menée par le Hezbollah et son chef, contre le royaume wahhabite, affirmant que les positions de ce dernier ne représentent pas l’Exécutif. Bassam Maoulaoui a aussi rappelé que les " lois libanais interdisent les atteintes à des pays amis ".