Dialogue national libanais : trop peu trop tard
L’appel national au dialogue autour d’une stratégie de défense, lancé par le président libanais, Michel Aoun, aura finalement laissé insensible bon nombre de partis politiques. Non seulement ces formations, comme le Courant du futur et les Forces libanaises, n’en voient pas l’utilité à quelques mois des législatives, mais elles ne sont pas prêtes à s’associer à une initiative destinée à renflouer le camp présidentiel, en perte de vitesse, à l’approche de ces élections prévues en mai prochain.
Jusqu’à présent, seuls les partis alliés à ce camp ont répondu par l’affirmative à l’appel présidentiel. Le premier jour des concertations officielles engagées à ce sujet par le président Aoun, mardi, s’est soldé par un échec à partir du moment où les Marada ont affirmé ne pas vouloir prendre part au dialogue, auquel le Hezbollah, Amal et le parti démocratique libanais du député druze, Talal Arslan, vont participer.
Mercredi, Michel Aoun doit reprendre ses consultations et sonder le reste des formations politiques dont le Parti socialiste progressiste du leader druze, Walid Joumblatt. Il y a quelques semaines, ce dernier avait salué l’initiative présidentielle mais avait jugé qu’elle devrait porter sur les questions qui intéressent les Libanais et non pas sur la stratégie de défense. Au vu du commentaire d’un des députés du bloc de M. Joumblatt mardi, Akram Chehayeb, les chances que le PSP s’associe à ces assises sont minimes. « Trop peu trop tard », a écrit le parlementaire sur son compte Twitter. « La priorité de la population, c’est l’arrêt de l’effondrement à travers un déblocage du gouvernement », a-t-il insisté avant d’ajouter : « Quant aux initiateurs d’un dialogue à des fins personnelles et aux partisans d’un dialogue pour le dialogue, nous disons : vous êtes arrivés trop tard ».
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